Depuis les années 1960, l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde située en Amérique du Sud, connaît une forte déforestation qui ne cesse d’être dénoncée.1 Ce phénomène menace cette vaste région, joyau de la biodiversité et acteur majeur dans la réduction du réchauffement climatique.
Disparition progressive de la biodiversité
Avec 40 000 espèces de plantes, 3 000 espèces de poissons d’eau douce et plus de 370 reptiles, l’Amazonie représente à elle seule 10% de la biodiversité mondiale. 2 Toutefois, celle-ci continue de subir un déclin alarmant en raison de l’activité humaine. Selon l’Organisation des Nations Unies, environ 10 millions d’hectares de forêt sont détruits chaque année. 3
La déforestation massive, en faveur d’une exploitation agricole et minière, a pour conséquence l’extinction de nombreuses espèces végétales et animales. Aujourd’hui encore, avec la destruction d’habitats naturels, de nombreuses espèces, comme le jaguar ou la grenouille bleue, sont menacées de disparition. La perte progressive de la faune et de la flore, dont celles n’existant que dans cette région, peut avoir des effets en cascade, affectant d’autres espèces qui en dépendent pour leur survie.
Dérèglement climatique
Véritable puits de carbone, l’Amazonie joue un rôle essentiel dans la stabilisation du climat mondial. Elle renferme entre 80 et 120 milliards de tonnes de carbone, capté grâce à l’action de sa végétation 4. Mais, alors que cette dernière produit une grande quantité d’oxygène et absorbe de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2), la déforestation contribue aux changements climatiques. En effet, chaque arbre abattu libère le dioxyde de carbone qu’il stockait, dans l’atmosphère, participant à la fois au réchauffement climatique et à un environnement encore plus hostile à la biodiversité. La perturbation de l’équilibre entre l’absorption et la libération du CO2, entraîne ainsi une réduction des précipitations, suivis de sécheresses et incendies destructeurs.
Une possible fin de la déforestation ?
Des initiatives, à différentes échelles, soulignent une progression dans la prise de conscience des enjeux environnementaux en Amazonie. Pour lutter contre la déforestation et promouvoir un développement durable, le Brésil met en place, en 2004, le Plan d’Action pour la Prévention et le Contrôle de la Déforestation en Amazonie, ayant permis une réduction de 83 % de la déforestation dans la région entre 2004 et 2012. Abandonné sous le gouvernement Bolsonaro, ce plan est de retour en juin 2023, sous une nouvelle version, avec l’ambition du nouveau président Lula d’atteindre une déforestation zéro d’ici 2030 5. En août 2023, l’Alliance des Pays de l’Amazonie, issue du sommet de Belém, marque une coopération régionale entre huit pays (Brésil, Bolivie, Colombie, Équateur, Guyana, Pérou, Suriname et Venezuela), pour coordonner leurs efforts et freiner la déforestation. Cependant, malgré ces mesures, la déforestation repart à la hausse. En effet, la lutte contre la déforestation amazonienne vit un nouveau recul, avec une augmentation de 33% entre juillet 2023 et 2024 6.
La déforestation en Amazonie représente une menace grave pour la biodiversité et le climat. Les initiatives locales et internationales, visant à ralentir la destruction des forêts, se heurtent à des obstacles politiques et économiques pour l’exploitation des terres. Des actions plus audacieuses et mondiales sont nécessaires pour protéger durablement l’Amazonie.
Pour plus d’informations, cliquez ici :
1-https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1989-la-foret-amazonienne-etait-deja-en-danger
2-https://www.wwf.fr/espaces-prioritaires/amazonie
3-https://courier.unesco.org/fr/articles/changer-de-cap
4-https://www.greenpeace.fr/amazonie-ecocide-en-cours/
