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La rénovation énergétique, créatrice d’emplois en France

Le secteur du bâtiment est l’un des principaux domaines engagés dans la transition énergétique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Avec la rénovation énergétique, le potentiel économique est immense et offre une perspective considérable de création d’emplois sur l’ensemble de la chaîne de valeur de ce secteur.

 

Le secteur du bâtiment en France est l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre avec 27% d’émissions de CO2 et représente 44% de la consommation d’énergie finale[1].

Selon une étude du Commissariat général au développement durable publié en septembre 2020[2], la France compterait environ 4,8 millions de logements très énergivores en raison d’une mauvaise isolation ou vétustes en 2020 soit 17% du parc immobilier. Ces logements sont qualifiés de « passoires énergétiques » notées F ou G sur l’étiquette de Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).

Au-delà du contexte d’urgence climatique dépeint par le Rapport du GIEC 2021[3], ces passoires énergétiques, qui font grimper la consommation d’énergie, seront directement impactées par la hausse des prix de l’énergie. D’autant plus que ces passoires énergétiques peuvent concerner, tout particulièrement, des populations déjà en difficulté financière.

La rénovation énergétique au cœur de la relance économique et de la transition énergétique

Sur ces constats, le secteur des bâtiments a un rôle clé à jouer dans la transition énergétique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050. Mais également pour soutenir le pouvoir d’achat en réduisant la facture énergétique des Français et améliorer leur qualité de vie avec le confort des logements.

Le gouvernement a lancé en septembre 2020 un plan de relance économique exceptionnel de 100 milliards d’euros mettant en avant la transition énergétique. Sur les 30 milliards d’euros consacrés à la transition énergétique, 6,7 milliards d’euros ont été dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments publics et privés. L’efficacité énergétique des bâtiments devient une priorité nationale.

La stratégie énergétique de l’État passe nécessairement par l’amélioration de son parc immobilier. La France s’est fixée de nombreux objectifs à atteindre en termes de rénovation énergétique avec la loi relative à la transition énergétique et la croissance verte, la stratégie nationale bas-carbone et la programmation pluriannuelle de l’énergie[4].

  • Réduire la consommation énergétique (tous secteurs confondus) de 50% en 2050
  • Rénover 500 000 logements par an
  • Rénover toutes les « passoires thermiques » d’ici 2025
  • 100% de logements français devraient être à basse consommation d’ici 2050

Le potentiel est immense, seuls 6,6% des logements sont classés comme des bâtiments basse consommation.

Un potentiel économique immense pour l’emploi et toute la chaîne du secteur

Pour répondre aux objectifs dans les délais fixés, le secteur a besoin de main d’œuvre en mobilisant de nombreux acteurs économiques. La rénovation énergétique des bâtiments est un potentiel immense pour l’emploi sur toute la chaîne de valeur du secteur. Le gouvernement prévoit d’ailleurs jusqu’à la création de 160 000 emplois verts dans la construction.

L’ADEME qui a publié une étude en mars 2019 sur les marchés et emplois de transition énergétique a estimé qu’en 2019 les effectifs du secteur du bâtiment résidentiel avaient bondi de 49% en dix ans. Les pouvoirs publics ont encouragé la formation aux métiers verts avec le programme 10KVert en mai 2018 prévoyant une formation de 10 000 jeunes et demandeurs d’emploi.

Tous les métiers du bâtiment ont de nouvelles opportunités d’emploi avec la rénovation énergétique, que ce soit grâce à de nouvelles perspectives d’emploi, mais aussi la création de nouveaux métiers, et la possibilité de créer sa propre entreprise.

Toute la chaîne de construction pourrait profiter de cette relance. Laure VORON, Co-directrice du centre de formation pour des personnes reconversion professionnelles vers les métiers de la transition énergétique (ASDER) et administratrice du CLER-Réseau pour la transition énergétique, cite en 2020 certains métiers du bâtiment pour leur forte croissante tels que l’ouvrier qualifié en isolation, de chef d’équipe en performance énergétique du bâtiment, ou encore de chargé d’affaires en rénovation énergétique. Le conseiller en énergie est également impacté en amont des projets de rénovation pour conseiller et accompagner les particuliers dans la rénovation avec de plus en plus de particuliers y recourant. En aval des chantiers, Laura Voron cite le technicien d’exploitation ou l’économe de flux dans les collectivités qui interviennent sur la gestion des bâtiments et le suivi énergétique.

Avec l’apparition de nouvelles méthodes de construction, des matériaux innovants et durables et l’émergence de bâtiments moins énergivores, des nouveaux métiers mêlent des compétences techniques et des nouvelles compétences liées aux énergies renouvelables.

La rénovation énergétique est l’occasion de proposer un large panel d’emplois, allant des artisans qualifiés à des profils plus polyvalents pour le secteur bâtiment.

 

Chloé CARO

 

Sources

[1] https://www.ecologie.gouv.fr/energie-dans-batiments

[2] https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-09/document_travail_49_parc_logements_consommation_energie_septembre2020.pdf

[3] https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/2021/08/IPCC_WGI-AR6-Press-Release_fr.pdf

[4] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Plan%20de%20rénovation%20énergétique_0.pdf page 6

En savoir plus

https://librairie.ademe.fr/urbanisme-et-batiment/4766-marches-et-emplois-concourant-a-la-transition-energetique-dans-le-secteur-du-batiment-residentiel.html