La pollution lumineuse est peu évoquée par les scientifiques car elle semble moins menaçante que les pollutions classiques, cependant elle n’est pas sans conséquence sur le monde du vivant.

Depuis 2009, l’Union européenne exige des éclairages plus performants. Les LED économisent 50% d’énergie, mais leur efficacité a eu un effet pervers : leur multiplication dans l’espace public et privé. En privilégiant un éclairage économe plutôt que respectueux de l’environnement, la nature en fait les frais.

  • Un piège pour les insectes

Réverbères, panneaux publicitaires, autant de pièges pour les insectes nocturnes qui meurent brûlés ou d’épuisement. Cet éclairage est la principale cause de disparition des insectes. En effet, 90% des papillons d’Europe étant nocturnes, les pertes sont dramatiques. Une étude de Science Advances fournit des preuves solides que l’éclairage public affecte négativement les populations d’insectes. Les résultats de cette étude montrent que l’éclairage nocturne réduit l’abondance de chenilles par rapport aux sites non éclairés, de 47% dans les haies et de 33% dans les marges d’herbe, et affecte leur développement.

  • Des conséquences sur l’observation astronomique

Il était possible auparavant de se promener dans certaines vallées la nuit et admirer la voie lactée, mais depuis l’installation des nouveaux éclairages 90% des étoiles ne sont plus visibles. La lumière émise éclaire le ciel en altitude et ce halo plonge nos villes dans une nuit artificielle qui gêne l’observation astronomique. Selon Eric Lagadec, astrophysicien, le problème est accentué avec la multiplication des satellites, de plus, le lancement de 100 000 satellites est attendu dans les années à venir, ces derniers étant visibles à l’œil nu. Selon le chercheur, il est impératif de créer des règlements, notamment pour poursuivre les programmes de recherche.

Sans intervention, notre ciel nocturne va continuer de disparaitre sous un voile de lumière artificielle, au détriment de notre propre santé et de la santé du monde naturel“, d’après Emma Marrington.

Sources :

  • https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abi8322
  • https://www.franceinter.fr/nuits-des-etoiles-et-perseides-la-pollution-lumineuse-brouille-l-observation-spatiale

A propos de Emma DEVELAY