Le nucléaire est un secteur essentiel en France, tant d’un point de vue énergétique qu’économique. En effet, cette filière produit actuellement environ 72 % de l’électricité du pays, ce qui en fait un pilier incontournable du mix énergétique français. Pourtant, malgré son importance, le secteur nucléaire fait face à des défis importants, notamment un déficit d’image et des incertitudes politiques, qui freinent son développement et découragent parfois les jeunes talents de s’y engager.
Un déficit d’image persistant
L’une des principales difficultés auxquelles le secteur nucléaire fait face est un déficit d’image. Pendant des années, cette énergie a été critiquée pour les risques potentiels liés aux accidents et à la gestion des déchets radioactifs. Cette perception négative reste ancrée dans l’esprit de nombreuses personnes, bien que les avancées technologiques et les réglementations strictes aient grandement amélioré la sécurité du secteur. D’ailleurs, Yann Lagadec, gérant du cabinet de recrutement Lyrca, insiste sur le fait que « le nucléaire est l’énergie de l’avenir et un milieu passionnant qui a, certes, été décrié. Mais ces temps sont révolus […] Il y a du travail pour les 150 prochaines années ! »
Un pilier de la transition écologique
Malgré ces difficultés, la France continue de considérer le nucléaire comme une énergie de transition primordiale pour réussir sa transition écologique. Le pays s’appuie sur cette technologie pour réduire ses émissions de CO2 et atteindre ses objectifs climatiques. Dans ce cadre, le gouvernement soutient activement la filière nucléaire, qui emploie aujourd’hui environ 220 000 salariés, en faisant ainsi le troisième secteur de l’industrie française. En outre, le nucléaire est une composante clé de la politique énergétique du pays, notamment dans la perspective de renforcer l’indépendance énergétique de la France face aux crises géopolitiques mondiales.
Un secteur en quête de talents
Cependant, malgré l’importance stratégique du nucléaire, le secteur peine à attirer de nouveaux talents. D’ici 2033, il est estimé que le nucléaire devra recruter environ 30 000 cadres pour répondre aux besoins croissants de l’industrie. Pourtant, les candidats manquent à l’appel. Les incertitudes politiques et le déficit d’image dissuadent certains de se lancer dans cette filière. Ce manque de main-d’œuvre qualifiée pousse cependant les salaires à la hausse, dans l’espoir de rendre le secteur plus attractif. Comme le souligne Virginie Neumayer, une experte du secteur, « À EDF, un jeune ingénieur débutera aux alentours de 40 000 euros brut par an et pourra percevoir de 60 000 à 70 000 euros après 10 ans d’expérience ».
Un avenir prometteur
Malgré les défis, le secteur nucléaire offre des opportunités professionnelles prometteuses. Les experts, comme Yann Lagadec, sont convaincus que cette filière est appelée à jouer un rôle central dans la production d’énergie mondiale dans les décennies à venir. Avec une perspective de travail sur 150 ans, des conditions salariales attractives et des avancées technologiques constantes, le nucléaire est loin d’être une énergie du passé. En effet, il s’agit d’une industrie d’avenir, qui aura besoin de talents pour se développer et assurer un approvisionnement énergétique durable.
Sources :
- https://gomet.net/decouvrir-les-metiers-du-nucleaire-100-000-emplois/
- https://www.cadremploi.fr/editorial/actualites/actu-emploi/nucleaire-recrute-30000-cadres-jusqu-en-2033-mais-manque-de-candidats
- https://www.sudouest.fr/economie/energie/nucleaire-un-epr2-en-gironde-ce-sont-des-milliers-d-emplois-une-energie-bas-carbone-defend-alain-rousset-21279706.php
