You are currently viewing Le vélo en France : un potentiel écologique et sanitaire trop peu exploité

Et pourquoi pas le vélo ? La France accuse un important retard dans l’adoption du vélo comme mode de transport quotidien, et ce malgré ses avantages écologiques et sanitaires.

 

Nos voisins européens 

Alors que nos voisins européens ont fait du deux-roues un pilier de leur mobilité urbaine, la France peine à transformer ses infrastructures et ses habitudes. Avec seulement 3% des déplacements quotidiens effectués à vélo, la France se situe loin derrière les Pays-Bas (28%) ou encore l’Allemagne (10%). Ce retard peut s’expliquer par plusieurs facteurs tels que l’essor des voitures depuis les années 1960, un aménagement urbain privilégiant l’automobile ou encore une culture du vélo longtemps associée aux loisirs plutôt qu’aux déplacements du quotidien. 

 

Des bénéfices écologiques majeurs

Le potentiel environnemental du vélo est considérable. Si chaque personne dans le monde parcourait, en moyenne, 1,6 km à vélo, comme le font les Danois, le monde pourrait réduire 414 millions de tonnes de carbone par an – ce qui correspond approximativement à 98% des émissions nationales de carbone du Royaume-Uni en 2015. [1] À plus petite échelle, une personne qui passe de la voiture au vélo une fois par semaine réduit son empreinte carbone d’environ 3,2 kg de Co2 – ce qui équivaut aux émissions produites par un trajet de 10km en voiture ou encore de l’envoie de 800 mails. Il est dès lors évident que le vélo représente un levier majeur pour atteindre les différents objectifs environnementaux fixés par l’Accord de Paris sur le climat.

 

Un enjeu de santé publique 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, faire 20 minutes de vélo quotidiennement réduit la mortalité d’au moins 10%. En effet, des déplacements actifs, vélo ou marche, permettent de diminuer d’environ 10% les risques de maladies cardiovasculaires ou encore de 20% le diabète. [2] En parallèle, la pratique d’une activité physique régulière permet d’améliorer la santé mentale en diminuant à la fois stress et anxiétés.

 

Les freins à une adoption massive 

L’insuffisance des infrastructures sécurisées représente l’un des principaux freins et obstacles à une adoption plus massive du vélo. Le réseau cyclable français manque de continuité et de cohérence. Il est essentiel de réaménager les espaces urbains pour assurer une pratique sûre du vélo. En effet, la cohabitation vélos-véhicules motorisés reste problématique dans de nombreuses zones urbaines.  

 

Des initiatives prometteuses 

Le plan vélo et marche 2023-2027, lancé en 2023, prévoit un investissement de 2 milliards d’euros pour financer à la fois les infrastructures, la sécurité ou encore la formation à la pratique du vélo. L’objectif étant de donner à chaque Français l’accès à une solution de mobilité écologique. [3] En complément, des aides à l’achat de vélos, qu’ils soient mécaniques ou électriques, se multiplient au niveau local ou encore national (exemple : Bonus Vélo). Enfin, le « forfait mobilités durables » encourage les entreprises à soutenir financièrement leurs salariés cyclistes.

 

Le développement du vélo en France représente une opportunité unique de répondre simultanément aux défis environnementaux, sanitaires et de qualité de vie urbaine. Les années à venir seront décisives pour rattraper notre retard et faire du vélo un mode de transport majeur pour les Français.

 

 

Pour en savoir plus : 

[1] Historical patterns and sustainability implications of worldwise bicycle ownership and use

[2] La pratique du vélo et de la marché – OMS

[3] Le plan vélo et marche 2023-2027



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