L’approvisionnement en médicaments est un élément fondamental du bien-être social. Malheureusement, la pénurie de médicaments est un problème croissant en Europe, surtout depuis la crise de Covid. De plus en plus de patients sont à la recherche de leurs médicaments ou d’alternatives. Quelles pourraient être les solutions coordonnées à ce problème ?
Un problème en plein essor
Les laboratoires pharmaceutiques sont condamnés à des sanctions très graves pouvant aller jusqu’à 8 millions d’euros pour l’insuffisance de stocks de traitements nécessaires.
Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), plus de la moitié des médicaments qualifiés “essentiels” ont été signalés en situation de rupture ou exposés à un risque de rupture.
La liste des médicaments en rupture contient les antibiotiques de base, les antidiabétiques, anticancéreux, anti-inflammatoires, et les catégories augmentent. Presque 4900 signalements de rupture ont eu lieu en 2022.
Ce problème affecte premièrement les patients qui font face à des difficultés à trouver les médicaments nécessaires pour leur santé mais aussi les pharmaciens qui perdent des heures importantes pour contacter les laboratoires ou les médecins pour trouver des solutions et substitutions.
Les causes de cette situation sont multifactorielles. Les perturbations concernant la production (60 à 80% des matières premières proviennent de l’Inde ou Chine), l’augmentation de la demande, les prix réglementés qui poussent les industries à vendre ailleurs, ne sont qu’une partie du problème complexe.
Solutions au niveau européen
En France, en février 2024 le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités a dévoilé la nouvelle feuille de route 2024-2027 pour lutter contre les pénuries de médicaments. Elle contient notamment l’obligation pour les industriels de constituer des stocks de sécurité pour le marché national, ainsi que la publication d’une liste de 450 médicaments essentiels soumis à un suivi et à des actions renforcées.
Par la suite, l’Union européenne prend l’action pour lutter contre ce phénomène. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a lancé l’European Shortages Monitoring Platform (ESMP), conçu pour centraliser et automatiser la collecte de données et offrir un accès aux informations essentielles. Les données communiquées sont intégrées et mises à disposition en temps réel, avec des informations sur l’offre et la demande permettant d’alerter l’EMA sur d’éventuels besoins non satisfaits ou sur des pénuries au niveau national. De cette façon, tous les acteurs auront l’accès à des informations complètes en temps réel.
En plus, l’UE a annoncé le lancement d’un mécanisme européen de solidarité volontaire pour les médicaments, pour aider à la redistribution des médicaments aux États-membres à partir de leurs stocks disponibles. Ensuite, des flexibilités réglementaires, comme le prolongement de la durée de conservation ou l’autorisation rapide des solutions de remplacement sont également prévues.
Le Groupe Pharmaceutique de l’Union Européenne (PGEU), une organisation qui représente la pharmacie communautaire, a publié un document de prise de position, dans lequel il suggère, entre autres, l’amélioration de la transparence, la surveillance, le contrôle des autorités sur la chaîne d’approvisionnement en amont et le renforcement des obligations d’approvisionnement des fabricants et des distributeurs.
En général, il faut donner la priorité à ce problème tant au niveau européen qu’au niveau national, pour assurer la protection de droit de la santé de la population.
Pour en savoir plus :
https://www.pgeu.eu/medicine-shortages/
