Les emplois de la filière bois : une solution à l’exode rural

L’épidémie de COVID 19 n’aura finalement pas entraîné d’exode urbain massif comme imaginé. Les mouvements des centres urbains vers les territoires ruraux n’ont augmenté que d’environ 1% suite à la pandémie, passant de 17,2% à 18,1%.

Alors que le monde rural accueille 33% de la population française, celui-ci peine à attirer des forces vives et à garder ses jeunes sur son territoire. En effet, 20% des jeunes diplômés ruraux rejoignent la ville, alors que seul 1% de leurs homologues urbains font le chemin inverse. Ces chiffres montrent bien le manque d’attractivité de la ruralité pour la jeunesse. Et ce, malgré le manque croissant de main d’œuvre dans ces territoires.

Dans une lettre en date du 23 mars 2023, relative à l’étude de l’Insee sur la filière bois, la direction des affaires juridiques du ministère de l’Economie a déclaré que cette filière est « une ressource à mieux valoriser » et qu’elle est « un atout pour l’emploi en zone rurale ».

La filière bois, qui représentait en 2022 374 000 salariés et environ 70 000 emplois indirects, est une source d’emploi supérieure à la filière automobile.

Ces chiffres montrent clairement la dynamique de la filière qui présente l’avantage de mailler le territoire. En effet, toutes les régions de France sont concernées par les métiers liés au bois et à la forêt, et la filière offre des emplois aussi bien dans des petites villes de province que dans les zones profondément rurales. La filière bois apparaît donc comme une offreuse d’emploi universelle à l’échelle du territoire.

De surcroît, la filière bois est manuelle par essence ce qui lui permet d’assurer une offre d’emploi pour les années futures. Elle présente également la particularité de toucher à de nombreux domaines de compétence et de formation, embauchant dans des métiers ancestraux tels que la lutherie ou le bûcheronnage, ou dans des métiers innovants tels que le pilotage de machines à la pointe de la technologie. La filière embauche aussi bien des travailleurs manuels que du personnel administratif ou des ingénieurs. Cet élément est important car il montre que la filière bois, en plus de pouvoir conserver quelques jeunes ruraux qui n’auraient pas eu des envies d’ailleurs, est capable d’accueillir ceux qui sont partis faire leurs études supérieures dans un grand centre urbain et ceux qui en sont originaires.

La filière est confrontée à un besoin de renouvellement de main-d’œuvre. L’âge moyen est de 40 ans mais il augmente grandement pour les métiers en forêt. Pourtant, c’est bien un des pans de la filière bois dans lequel la machine ne pourra jamais remplacer l’Homme.

Quelle machine pourrait remplacer l’expertise et l’œil du gestionnaire forestier ? Quelle machine pourrait remplacer le bûcheron pyrénéen dans les pentes escarpées de la Haute-Vallée de l’Aude ? La réponse est simple: aucune.

Ainsi, la nécessité d’emploi représente peut-être la survie de l’activité forestière dans certaines zones rurales. Mais il faut comprendre que dans ces zones-là, les forestiers ne sont pas uniquement des travailleurs; ils sont aussi des citoyens, des clients, des membres d’associations, des conseillers municipaux,… La perte de ces emplois, par leur non-renouvellement faute de candidat, serait alors la fin de certains villages. La filière bois joue, ici, plus qu’un rôle uniquement économique; elle exerce un rôle social.

Il apparaît donc urgent que cette filière voit ses rangs regarnis par des forces vives.

Il en ressort que la filière bois présente l’avantage de fournir une offre d’emploi: sur le long terme, variée (en termes de formation), massive (car cette filière est en expansion), sur l’ensemble du territoire.

A une époque où l’être humain semble se préoccuper de sa qualité de vie, cette filière paraît avoir une carte à jouer en matière d’embauche en zone rurale. L’âme de la campagne, sa solidarité, ses paysages, son amitié, sa nature,…Tant de choses qui rendent la vie à la campagne attractive.