Saviez-vous qu’en France, sur les 30 millions de résidences principales en 2022, près de 5,2 millions de logements, soit environ 17 % du parc, ont été qualifiés de « passoires énergétiques » selon une étude menée par l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) [1]. Une scène choquante, n’est-ce pas ?
Dans cet article, nous nous concentrons sur les bâtiments classés F et G ainsi que les mesures prises pour lutter contre ce fléau qui impacte à la fois le bien-être humain et l’environnement.
Bâtiment de classe F et G : Quésaco ?
Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) se répartit en sept catégories notées de A à G, chacune correspondant à un niveau de consommation énergétique propre à votre bien immobilier. Ce classement est établi par suite d’un bilan énergétique effectué par un professionnel certifié, il est incontournable lorsque vous envisagez de vendre, acheter ou louer une propriété. La validité de ce diagnostic est actuellement de 10 ans.
Figure : Classement DPE des logements en fonction de leur consommation énergétique en kWh/m2/an (source : IZI by EDF)
En effet, les lettres A, B, C et D sont considérées comme les plus favorables, tandis que les lettres E, F et G sont à éviter. En particulier, les lettres F et G correspondent aux logements affichant une forte consommation énergétique et qu’on les qualifie souvent de « passoires thermiques » ou « passoires énergétiques ».
Et si notre foyer est considéré comme une passoire thermique ?
Ne vous inquiétez pas ! Vous n’aurez absolument pas besoin de trop de calcul et de chiffre pour savoir si votre habitation appartient au catégorie F et G, puisqu’il y’a ces indicateurs simples qui vous permettent d’identifier si votre maison est une passoire énergétique :
- Vos factures de consommation en énergie (gaz et électricité) atteignent des sommets.
- Votre maison est difficile à chauffer en hiver et à rafraîchir en été.
- Vous ne vous sentez pas bien chez vous.
- Votre habitation est humide et sujette aux ponts thermiques
Le Gouvernement en mode sauvetage
La bataille contre les logements énergivores a commencé avec la loi Climat en 2021, qui a gelé les loyers et empêché les propriétaires d’augmenter les tarifs de location. Ensuite, la nouvelle loi du 1 er janvier 2023 sur les passoires thermiques introduit un plan de sauvetage par l’interdiction progressive de la location des bâtiments consommant plus de 450 kWh/m²/an. Les prochaines étapes de l’interdiction de location cibleront d’abord les propriétaires de logements de classe G en 2025, puis s’étendront aux classes F en 2028 et E en 2034. [2]
Le SOS retentit haut et fort : Les propriétaires doivent se lancer dans des rénovations audacieuses pour sortir leurs biens du Moyen-Âge énergétique. Des audits minutieux, des isolations thermiques, et des systèmes de chauffage futuristes sont les clés de ce sauvetage énergétique, mais comment cela serait-il possible financièrement parlant?
Les aides de l’état pour remédier son DPE
La réalisation de travaux de rénovation énergétique peut représenter un investissement significatif. Cependant, les propriétaires ont accès à un éventail d’aides financières publiques pour alléger le fardeau financier. Quatre principales sources d’aides se distinguent :
- MaPrimeRénov’, offrant des subventions jusqu’à 11 000 € pour les travaux, à condition de faire appel à un accompagnateur Rénov’.
- L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), permettant de financer les travaux jusqu’à 15 000 € pour une rénovation individuelle et jusqu’à 50 000 € pour des projets d’économies d’énergie significatives.
- La prime énergie, attribuée par les fournisseurs d’énergie dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE).
- La TVA à taux réduit, réduisant la fiscalité sur certains travaux d’efficacité énergétique. [3]
La Transition Energétique : Entre défis et avantages pour le consommateur
Indubitablement, la France se trouve à un tournant crucial de sa souveraineté énergétique, surtout à la lumière des événements en Ukraine. Dans le cadre de sa transition énergétique, ces initiatives apportent des avantages aux consommateurs finaux, qui souffrent à la fois du froid et des coûts élevés de l’électricité dans ces bâtiments énergétiquement inefficaces. Cependant, une question cruciale se pose: Comment équilibrer ces avancées avec le défi de maintenir un équilibre entre l’offre et la demande explosive sur le marché locatif de logements ?
Mots Clés : Passoires énergétique, DPE, Bâtiment, Transition énergétique
[1]:https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2022-07/document_travail_60_parc_logements_dpe_juillet2022.pdf
[2]: https://www.ecologie.gouv.fr/interdiction-location-et-gel-des-loyers-des-passoires-energetiques
[3] : https://www.economie.gouv.fr/particuliers/aides-renovation-energetique
Ingénieure en Énergétique et Énergies Renouvelables avec double facette technique et réglementaire en énergie