La ZAN une mesure inévitable ?

Consacrée en 2020 par la Convention citoyenne sur le climat, la Zéro Artificialisation Nette (ZAN) consiste à réduire au maximum l’extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles.

La démarche de zéro artificialisation nette impose donc aux territoires de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020. Et de 100% d’ici 2050.

 

En France, ce sont entre 20 et 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers qui disparaissent chaque année au profit de l’étalement urbain, et cela y compris dans les zones en décroissance démographique.

L’étalement urbain entraine indubitablement une artificialisation des sols. Aujourd’hui selon l’AGRESTE ce sont 46 % de l’artificialisation des sols qui sont liés à l’habitat individuel et 16 % aux réseaux routiers. Cette artificialisation a de nombreuses conséquences : la perte de la biodiversité en raison de la modification de l’habitat des espèces animales et végétales, la multiplication des risques d’inondations puisque les sols n’absorbent plus l’eau de pluie. Cette artificialisation des sols accélère également le réchauffement climatique car un sol artificialisé n’absorbe plus de CO2.

Alors oui, il est urgent de mettre en place des mesures visant à prendre en compte des considérations environnementales telles que l’artificialisation des sols.

 

Cette démarche pose question sur l’avenir des nouvelles générations. Comment allons nous loger toutes ces personnes si l’on ne peut plus étaler les villes ? Quel est l’avenir des maisons individuelles au milieu d’une parcelle bien verte ?

Et bien, il va falloir se faire à l’idée que les nouvelles constructions en bord de ville ou de village se feront de plus en plus rares et difficiles. Que les maisons individuelles elles aussi seront de plus en plus rares. Les logements collectifs semblent être l’avenir : une faible artificialisation des sols et une forte capacité de logement. La rénovation et la réhabilitation d’anciens bâtiments vont être inévitables, afin de rentabiliser tout le foncier présent sur les territoires.

Cette démarche ne réjouit pas tout le monde : les propriétaires de terrains qui étaient autrefois classés comme « constructibles » qui se retrouvent avec des terres « inconstructibles » ayant perdu de la valeur s’indignent. Lors d’une réunion publique dans le cadre de l’élaboration d’un plan local de l’urbanisme, j’ai même entendu « Monsieur X avait 9 hectares constructibles, aujourd’hui ils ne le sont plus, s’il entendait cela, il se suiciderait ». Des mots forts face a une mesure inévitable pour préserver la planète.

 

 

Sources :

Accueil | France Stratégie (strategie.gouv.fr)

Artificialisation des sols | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)

A propos de Mathilde KIMMEL