L’Eco-Score : quelle pertinence pour l’environnement ?
À l’image du Nutri-Score mis en place depuis 2016, l’ « Eco-Score » devrait également apparaitre sur les emballages alimentaires en 2023. Ce score environnemental offrira aux produits ciblés une note allant entre « A » et « E » et supposée représenter leur impact environnemental. Un système de notation aidé d’un code couleur intelligible a pour but de diriger les consommateurs dans le choix de leurs produits et de promouvoir une alimentation durable. Mais ce score est-il si transparent ?
Des critères de notation à priori clairs dans une volonté de transparence
Impulsé par la Loi Climat et Résilience du 22 août 2021, et porté par des entreprises de la restauration et du numérique, l’affichage de l’impact environnemental des produits alimentaires au travers de l’Eco-Score prend en compte différents critères de notation tels que les émissions de gaz à effet de serre, la destruction de la couche d’ozone, l’émission de particules fines, oxydation photochimique, l’acidification, la radioactivité, l’épuisement des ressources non renouvelables, l’épuisement des ressources en eau, la pollution des eaux douces, l’eutrophisation, l’utilisation des terres, la toxicité humaine et des eaux douces et la perte de la biodiversité.
Ce score a ainsi pour objectif d’être vu comme un référentiel permettant une analyse comparative facile et rapide de nos produits afin de conduire le consommateur à des choix plus écoresponsables.
Mais derrière cette transparence de façade, l’Eco-Score ne serait-il pas finalement un argument de greenwashing ?
Un calcul à mettre en perspective
La méthode de calcul du score prenant en compte les critères de notation est une méthode dite d’analyse du cycle de vie. C’est la méthode recommandée par l’Union européenne. Elle permet de mesurer les émissions de carbone du produit ciblé à chaque étape de sa vie.
Toutefois, cette méthode est pointée du doigt car elle ne permet pas un calcul si fiable qu’il n’y paraît. En effet, comme le souligne le média de l’écologie Reporterre, avec une telle méthode de calcul, un poulet élevé en batterie pourrait se trouver mieux noté qu’un poulet élevé en plein air car ce dernier « nécessiterait plus d’espace et de ressources », notamment plus d’eau et de terre que les élevages batteries.
S’il n’existe pas de méthode de calcul « parfaite », cet exemple opposant climat et biodiversité montre bien des insuffisances pour une prise en compte réelle de l’impact environnemental. C’est pourtant vers cet Eco-Score, qui a notamment bénéficié du soutien technique de l’Agence de la Transition Ecologique, que le gouvernement semble se tourner.
