Les fleuristes n’indiquent presque jamais la provenance de leurs fleurs alors que c’est le cas chez un primeur pour les fruits et les légumes. La rose est l’une des fleurs la plus vendue à la Saint-Valentin. À cette période, une fleur sur deux vendue en France est une rose. Nous ne la retrouvons pas qu’à la Saint valentin, elle est également présente à chaque moment de la vie lors d’un mariage, d’un enterrement ou même lors de la fête des mères. Cependant, cette fleur vue comme un véritable symbole de l’amour n’est pas sans conséquence pour l’environnement.
L’empire de la rose sans saison
L’un des plus gros problèmes de la rose est que cette fleur n’est pas de saison à la période de la Saint Valentin en France. Ainsi, elle est soit cultivée sous serre chauffée avec un éclairage artificielle ou elle est importée vers la France depuis un pays lointain. En effet, 85% des fleurs que nous retrouvons en France proviennent de l’étranger et plus particulièrement d’Afrique.
Hugo Clément, dans son enquête « Sur Le Front, Saint-Valentin : que cachent nos bouquets ? » diffusé sur France 5, nous révèle la face cachée des bouquets de rose et notamment les conditions dans lesquelles ces roses sont cultivées.
Les Pays-Bas, pays connus comme étant une énorme plaque tournante de la distribution des fleurs en Europe et dans le monde, cultivent également des quantités impressionnantes de fleurs. Le plus édifiant dans tout cela sont les champs de serre à perte de vue qui sont éclairés et chauffés constamment pour avoir une température de 20 degrés. Les roses sont ainsi standardisées pour plaire aux consommateurs.
La consommation énergétique n’est pas la seule problématique, il y a également le trajet. En coût carbone, l’achat d’un bouquet de fleurs en France représenterait un trajet Paris-Londres en avion.
En Afrique, l’Éthiopie est le 5e pays exportateur mondial de rose et c’est aussi l’un des plus gros producteurs de fleurs coupés au monde. Il y a 20 ans, ce pays s’est lancé dans la monoculture à très grande échelle. La preuve en est, sur une seule journée, 1 million de roses sont cueillies dans un champ de 5 hectares. L’un des principaux avantages des fermes horticoles monocultures en Éthiopie ou au Kenya est la non-nécessité de chauffer les serres mais les fleurs sont transportées jusqu’aux Pays-Bas et les conditions, dans lesquelles elles sont cultivées, sont désastreuses.
Des pesticides pour avoir les plus belles roses
L’utilisation de pesticide est une autre raison pour laquelle la rose est une véritable catastrophe pour l’environnement. Dans le reportage, nous pouvons voir que les salariés épandent des pesticides sans réelles protections et certains de ces pesticides sont même interdits dans l’Union Européenne. Puis, ces roses arrivent sur notre marché, sans contrôle, en ayant impactées l’environnement local avec des produits interdits chez nous.
Heureusement, de plus en plus de consommateurs prennent conscience de l’enjeu derrière la filière horticole et sont prêts à acheter des fleurs locales et de saison.