Après avoir subi de nombreux symptômes qui m’ont mené la vie dure depuis mon adolescence et une errance médicale difficile à vivre, une sage-femme (que je ne remercierai jamais assez) m’a diagnostiquée SOPK. Là a débuté ma longue lutte dans la compréhension de ma maladie, mais aussi dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens auxquels je dois porter une attention très particulière.
Qu’est-ce-que le SOPK :
Le SOPK est le syndrome des ovaires polykystiques. En terme médical c’est un dérèglement hormonal ovarien mais également au niveau du cerveau dans la production d’hormones. En découle un excès d’androgènes, de testostérone et d’autres hormones au noms toujours plus barbares. En découle une infertilité et d’autres symptômes tout aussi barbares et silencieux. Dis comme ça, ça ne semble pas si grave. Mais c’est aussi là que j’ai découvert que les hormones sont essentielles et dictent notre quotidien. Les symptômes et conséquences sont les suivants (listes non-exhaustive, car j’en oublie certainement) :
- Prise de poids
- Fatigue
- Hirsutisme
- Chute de cheveux
- Infertilité
- Acné
- Sautes d’humeur
- Migraines parfois à la limite du supportable
- Mal de ventre
- Résistance à l’insuline et diabète
- Risques cardio-vasculaires plus élevés
- Troubles du comportement alimentaire
- Cancer de l’endomètre
- Fausses couches
Outre la recherche perpétuelle d’un équilibre hormonale via des traitements afin de mener une vie à peu près normale, l’un de mes nouveau cheval de bataille fut celui de maîtriser tant que faire se peut les perturbateurs endocriniens dans mon quotidien afin d’éviter au maximum les fluctuations hormonales sur le long-court.
Les perturbateurs endocriniens sont partout !
Après avoir découvert que nos hormones sont des reines mères dans notre corps, car elles sont les principaux messagers entre notre cerveau et le reste de notre corps, j’ai également découvert que les perturbateurs endocriniens en faisaient tout autant. Ce sont des molécules extérieures qui ressemblent tellement aux hormones que le corps ne fait pas la différence. Ils peuvent avoir de graves conséquences sur le long terme et jouer sur la fertilité, les grossesses, ou encore les pathologies cardiovasculaires. En tant que SOPK étant déjà une personne à risque, je dois donc y faire particulièrement attention afin de limiter les effets sur le long-terme entre les deux.
Après avoir découvert le syndrome, j’ai voulu à tout prix éviter le cocktail explosif entre les deux. Et quelle a été ma deuxième surprise et pas des moindre, c’est qu’aujourd’hui les perturbateurs endocriniens on en trouve partout ! J’en ai trouvé dans ce que je bois, ce que je mange, ce avec quoi je me lave, je me maquille et tous les cosmétiques du quotidien. Dans mes vêtements, dans tout ce qui est produits plastiques (quand on sait qu’il y a aujourd’hui du plastique un peu partout c’est effrayant), dans les emballages, dans tout ce qui est plus ou moins industriel et évidemment dans les produits phytosanitaires qui envahissent l’alimentation et l’air lors des épandages (moi qui vivais à côté d’un champ de maïs j’étais ravie).
Ce qui était au départ une simple volonté de protéger ma santé, est devenu un constat plus général : ce qui était bon pour ma santé était bon pour la planète. Ce qui était mauvais pour ma santé, l’était pour la planète aussi.
Tout ce que j’ai réussi à changer dans mon quotidien :
J’ai donc commencé par éliminer les perturbateurs endocriniens dans ma salle de bain. Il m’a fallu deux ans pour y arriver. Première étape : arrêter de se laver avec des perturbateurs endocriniens. Adieu le gel douche, bonjour le savon de Marseille, au revoir le shampooing à la noix de coco, bonjour le pain de shampooing à l’huile de rhassoul. Et j’ai continué comme ça petit à petit. Je me suis attaqué à tout ce que j’avais en crème hydratante, puis au démaquillant remplacé par l’huile de noix de coco (oui vous aurez l’air d’un panda pendant 5 min mais promis c’est le seul désagrément). Puis le maquillage. Et enfin (et pas des moindre) les protections périodiques, qui ont été remplacées par des protections lavables. Et le dentifrice ! Si si il y en a dans votre dentifrice ! plus précisément du dioxyde de titane, que l’on suspecte cancérigène et que l’on vient juste d’interdire dans la production de bonbon !
J’ai aussi dit au revoir à un maximum de contenants en plastiques à la maison mais également en allant faire mes courses. J’essaie de limiter les emballages. Au revoir la bouilloire en plastique, bonjour la bouilloire en inox. J’ai progressivement changé ce que j’avais en plastiques au profit d’ustensiles en verres, en inox, ou encore céramique. Le jetable et l’usage unique (généralement en plastique ou avec une pellicule plastique) a été remplacé par des produits lavables et réutilisables.
J’ai aussi fait plus attention à la provenance de mes aliments, à prendre des produits moins traités (voir pas du tout quand c’est possible), à bien penser à laver mes fruits et mes légumes, et à privilégier le faire soi-même. Fini les paquets de gâteaux avec des ingrédients au nom suspects, j’ai appris à les faires. Et comme les faire c’est aussi plus long, et moins immédiats que l’achat, j’en mange moins, et j’ai eu beaucoup plus conscience de la quantité de sucre et beurre qu’il peut y avoir dans un seul gâteau. Plus gourmand tout en faisant attention. Donc meilleur quand on est SOPK sans pour autant se priver.
Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà mieux :
Je n’en suis pas arrivé au zéro déchet, et toute mon cocon n’est pas dépourvu totalement de perturbateurs endocriniens. Je veux quand même continuer à vivre normalement et à me faire plaisir. Mais j’y fais attention juste afin de limiter l’impact sur ma santé. Être SOPK c’est déjà un dérèglement hormonal important qui est bien souvent difficile à vivre et avec un suivi médical conséquent. Les perturbateurs endocriniens sont donc à surveiller tout autant. Mais cette attention est tout aussi bénéfique pour tout un chacun. Pas besoin d’être SOPK pour prendre conscience de la nécessité de faire attention à sa santé comme à la planète dans son quotidien.