You are currently viewing La pénurie d’eau en Europe : une crise alarmante
Image générée par l'IA

Quand on aborde le sujet de la pénurie d’eau, notre pensée se tourne souvent vers des régions et pays situés à l’autre bout du monde, fréquemment touchés par des conditions extrêmes en raison de leur situation géographique. Effectivement, l’Europe est généralement bien pourvue en eau, avec de nombreux cours d’eau permanents, dont beaucoup prennent leur source dans la partie centrale du continent. Cependant, les effets de la pénurie d’eau commencent à se faire sentir en Europe, le Sud et la région méditerranéenne étant les plus vulnérables. Quelle est la véritable ampleur de ce phénomène ?

 

Quelques chiffres 

Selon la Commission européenne, 38% de la population de l’ Union européenne a été touchée par la pénurie d’eau en 2019, et 29% de son territoire. En plus, le coût des sécheresses chaque année varie de 2 à 9 milliards d’euros.

La sécheresse qui a frappé l’Europe, et tout particulièrement la France, en 2022 est probablement la plus intense des 50 dernières années, marquée par un déficit de précipitations combiné à des températures record. Elle s’inscrit dans une série de sécheresses récurrentes observées depuis 2018, à l’exception notable de l’année 2021.

En 2023, plusieurs records climatiques ont été battus, notamment celui du plus vaste incendie de forêt et du plus grand nombre de jours marqués par un « stress thermique extrême ». Selon des estimations préliminaires, tempêtes, inondations et incendies de forêt ont entraîné la mort de plus de 150 personnes en 2023. En Grèce, certaines régions ont reçu pendant un jour l’équivalent des précipitations d’une année. En Espagne, les inondations de 2024 ont coûté la vie à 200 personnes. 

 

Quelles sont les causes majeures ? 

Le changement climatique joue un rôle majeur en intensifiant les sécheresses, en réduisant les précipitations et en accélérant la fonte des neiges. À cela, s’ajoutent la surexploitation des ressources hydriques pour l’agriculture, l’industrie et les besoins domestiques, ainsi que la pollution des eaux, qui réduit leur disponibilité. L’urbanisation rapide et la croissance démographique accentuent également la pression sur les réserves d’eau, tandis que la mauvaise gestion des infrastructures hydrauliques aggrave le problème dans de nombreuses régions.

 

La fonte des neiges 

Un autre facteur aggravant est la fonte des neiges. Lorsque les températures ne sont pas suffisamment basses pour permettre à la neige de tomber et de persister, la fonte printanière habituelle devient insuffisante pour reconstituer les réserves d’eau. Les Alpes ont subi une accélération préoccupante de la fonte des glaciers, avec une réduction de 10 % de leur volume entre 2022 et 2023. Cette fonte contribue à des changements dans les régimes de précipitations et à une élévation du niveau des mers.

En France métropolitaine, l’épaisseur moyenne du manteau neigeux et la durée d’enneigement ont diminué en raison de la hausse des températures, qui favorise les précipitations sous forme de pluie et rend les chutes de neige plus rares. Ce phénomène est également lié à des changements dans les régimes de précipitations.

Cette situation engendre de graves défis pour l’approvisionnement en eau des populations, l’irrigation des cultures, ainsi que la production d’énergie hydroélectrique, qui dépend directement des ressources en eau.

 

L’eau, une ressource renouvelable ? 

Après l’étude de cycle de l’eau, il est possible d’imaginer que la disponibilité de l’eau est illimitée car il s’agit d’une ressource renouvelable. En effet, l’eau est une ressource renouvelable mais limitée. Les réserves d’eau douce sont renouvelées par le cycle hydrologique, mais la quantité d’eau disponible est limitée et sa répartition dans l’espace et le temps est inégale, pour des raisons naturelles ou à cause de l’activité humaine. Le taux de renouvellement est beaucoup plus lent que le taux d’exploitation. Particulièrement à une époque où le changement climatique est en plein essor, l’étude des causes de la pénurie d’eau est extrêmement importante, y compris pour les pays européens.

 

Besoin d’action

Selon Andrea Toreti, coordinateur des observatoires européen et mondial de la sécheresse Copernicus, « Si nous ne prenons pas dès aujourd’hui des mesures plus efficaces à l’échelle mondiale, l’Europe sera confrontée à des risques fortement majorés, en rapport avec la sécheresse. Nous serons confrontés à des canicules, mais aussi à des épisodes de fortes précipitations ».

« Tous ces phénomènes extrêmes devraient s’avérer plus fréquents, mais aussi plus intenses. La sécheresse récurrente pourrait devenir la nouvelle norme dès 2050, si nous n’agissons pas dès maintenant« .

 

Pour en savoir plus : 

https://environment.ec.europa.eu/topics/water/water-scarcity-and-droughts_en 

https://agriculture.gouv.fr/quelle-difference-entre-secheresse-aridite-manque-deau-et-stress-hydrique 

https://fr.euronews.com/green/2024/02/21/les-secheresses-regulieres-nouvelle-norme-sur-le-pourtour-mediterraneen

https://unric.org/fr/leurope-se-rechauffe-deux-fois-plus-vite-que-le-reste-de-la-planete/ 

https://www.eaufrance.fr/les-impacts-du-changement-climatique-sur-leau

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.