L’accès à l’électricité en Afrique reste un défi majeur, avec plus de 600 millions de personnes encore non connectées. Ce manque freine le développement économique et social, tout en exacerbant les inégalités. Face à ces enjeux, les énergies renouvelables offrent des perspectives prometteuses pour un avenir durable et inclusif [1].
État des lieux de l’accès à l’électricité : L’accès à l’électricité désigne le pourcentage de la population, en zone rurale ou urbaine, qui bénéficie de l’énergie électrique. L’électricité est un facteur essentiel pour la croissance économique, la santé, l’éducation et les activités ménagères. En 2016, seulement 42,8 % de la population africaine avait accès à l’électricité, selon l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Mondiale (BM) [2]. Les infrastructures existantes incluent des centrales thermiques, hydroélectriques, solaires et géothermiques, ainsi que des réseaux de transport et de distribution. Cependant, la qualité et la fiabilité du service sont problématiques, marquées par des délestages et des baisses de tension.
Les acteurs concernés : Pour relever le défis de l’électrification en Afrique , divers acteurs se mobilisent afin de pallier cette problématique qui freine le développement du continent. Par des moyens financiers, de garanties ou de réforme de soutien, les États, les organisations internationales, les opérateurs publics et privés, les investisseurs et bailleurs de fonds collaborent ensemble pour réaliser des initiatives et projets concrets visant à restreindre le nombre de personnes non connectées au réseau électrique en Afrique.
Analyse géographique : L’Afrique du Nord se rapproche des moyennes mondiales pour l’accès à l’électricité, contrairement à l’Afrique subsaharienne, à l’exception de l’Afrique du Sud. Les disparités d’accès entre zones urbaines et rurales s’expliquent par une couverture inégale des réseaux électriques. Selon la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Afrique possède un potentiel énergétique important : 11 térawatts en solaire, 350 gigawatts en hydroélectricité, 110 gigawatts en éolien et 15 gigawatts en géothermie [3].
Évolution temporelle : L’électricité en Afrique a d’abord servi les besoins de l’économie coloniale, suivie par des projets postcoloniaux. Après un ralentissement dû aux programmes d’ajustement structurel, les initiatives d’accès à l’électricité se relancent. La Banque mondiale évalue à 685 millions le nombre de personnes non connectées aux réseaux électriques en 2022. Les objectifs d’électrification incluent : l’ODD n° 7 des Nations Unies pour un accès universel d’ici 2030, le New Deal de l’Union Africaine pour éclairer l’Afrique d’ici 2025, et plusieurs initiatives à l’horizon 2030 visant à fournir de l’énergie solaire à 250 millions de personnes (Desert to Power), connecter 60 millions de foyers (Power Africa) et fournir 300 GW d’énergie renouvelable (AREI). Selon la Banque Africaine de Développement (BAD) , la demande d’électricité pourrait tripler d’ici 2040, incitant les États à collaborer pour améliorer l’accès, développer des réseaux renouvelables décentralisés et accroître l’utilisation des énergies renouvelables, principalement solaire et éolienne.
Stratégies et moyens d’action : Les solutions sont d’ordre technique, financier et organisationnel. D’abord les solutions techniques prennent en compte l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, la multiplication des initiatives d’installations des mini-réseaux qui faciliteront l’accès à l’électricité dans les zones rurales en Afrique. Ensuite, des solutions financières nécessitent une mobilisation des ressources financières des bailleurs de fonds internationaux, des partenaires publics et privés pour rendre l’électricité accessible. Enfin les solutions organisationnelles appellent à la coordination des efforts collectifs des gouvernements, des agences régionales, des partenaires publics et privés pour une électrification durable et inclusive. Telle est le cas de l’initiative de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Banque Mondiale (BM) visant à donner accès à l’électricité à 300 millions de personnes sur le continent à l’horizon 2030 [4].
Impacts et bénéfices attendus : L’accès à l’électricité en Afrique offre des bénéfices socio-économiques, tels que le développement économique, l’amélioration de l’éducation, un impact positif sur la santé et la création d’emplois. Sur le plan environnemental, il permet de réduire les émissions de CO2, de préserver les ressources, de favoriser un développement durable et d’améliorer la résilience climatique. Sous un prisme stratégique, il contribue à l’indépendance énergétique, à la stabilité régionale, à l’innovation technologique et au leadership continental.
L’accès à l’électricité est essentiel au développement économique et social de l’Afrique. Sans cette ressource, il est impossible de lutter efficacement contre la pauvreté, d’améliorer les systèmes de santé et d’éducation, ou de favoriser l’innovation, notamment à l’ère des technologies modernes. Malgré les efforts des États et de leurs partenaires, ceux-ci semblent encore insuffisants pour atteindre les objectifs d’électrification du continent d’ici 2030. Pensez-vous que les actions menées actuellement permettront de réaliser ces ambitions d’ici 2025-2030 ?
Pour plus d’informations, veuillez consulter le document et les liens ci-dessous :
[2] Moussa P. Blimpo et Malcolm Cosgrove-Davies. 2020. Accès à l’électricité en Afrique subsaharienne : Adoption, fiabilité et facteurs complémentaires d’impact économique. Collection Africa Development Forum. Washington, DC : Banque mondiale. Doi:10.1596/978-1-4648-1488-4. Licence : Creative Commons Attribution CC BY 3.0 IGO
[4] VUE D’ENSEMBLE | Mission 300 : électrifier l’Afrique