Des études menées en 2022 montrent que la France est dépendante en matière énergétique à hauteur de 50%. Cependant cette situation est très risquée du fait de l’instabilité notée dans la géopolitique internationale qui est parsemée de guerres, de désaccords ou de tensions diplomatiques. Face à cette situation la solution la plus probable et la plus durable pour éviter des crises énergétiques se trouve dans les énergies renouvelables.
Etat des lieux sur la dépendance énergétique de la France
Les hydrocarbures occupent une place très importante dans la part énergétique française, elles représentent près de 45% dans la totalité des consommations. Les derniers chiffres des douanes françaises publiés le 6 octobre 2022 révèlent une facture des importations énergétiques de la France s’élevant à 148 milliards d’euros en 2022. Une situation largement liée au prix du gaz lors du conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine.
En ce qui concerne l’importation de gaz durant la crise de l’énergie 2021-2023, les importations de gaz naturel en France ont connu une hausse marquée, la France a reçu près de 614 TWh en 2023 de gaz. Les États-Unis sont les premiers fournisseurs de la France (25 % des entrées brutes), devant la Norvège (22 % du total des entrées brutes), la Russie (15 %), l’Algérie (8 %), le Qatar (4 %), les Pays-Bas (3 %) et le Nigeria (2 %).
En 2023, les importations de pétrole brut ont augmenté de 11 %. Ce pétrole provient d’origine diverse d’abord d’Afrique subsaharienne, avec 21 % du total. L’Afrique du Nord représente 18 % du marché. Elle est suivie par l’Amérique du Nord et le Moyen Orient, qui comptent chacun pour 17 % du total. Les États-Unis sont le premier fournisseur de la France depuis 2022 : les quantités qui en sont importées augmentent de 25 % en 2023.
L’impact de l’instabilité de la géopolitique internationale sur l’énergie
Les relations internationales ont toujours connu des situations conflictuelles et souvent dans ces conflits sont parfois impliqués de grands pourvoyeurs d’hydrocarbure pour la France. Cela entraîne des conséquences très néfastes sur le prix de l’énergie et de son approvisionnement correct. Le premier exemple concret c’est le conflit Russo-Ukrainien dans lequel le prix du gaz en Europe a augmenté de près de 300 % entre janvier 2021 et janvier 2022, atteignant un niveau jamais enregistré au cours des vingt dernières années. La Russie a la plus grande réserve au monde de gaz naturel. Ce stock est indispensable à l’Europe, puisque 46 % de son gaz provient de Russie. Cette situation avait entraîné la France dans une crise énergétique très sévère du fait aussi que la production d’électricité qui provenait des nucléaires était aussi très basse avec comme cause l’arrêt de certaines centrales nucléaires.
Le conflit Russo-Ukrainien a eu des conséquences très néfastes sur le plan énergétique et économique pour la France du fait de l’augmentation excessive des prix de l’énergie. Cette situation a obligé l’Etat français à mettre en place des boucliers tarifaires pour stopper la flambée des prix de l’énergie pour les consommateurs non professionnels. Cependant les entreprises françaises ont subi une lourde perte étant donné qu’elles n’étaient pas protégées par le bouclier tarifaire mis en place par l’Etat. De ce fait, c’était le prix du marché qui s’appliquait ce qui a fortement impacté la trésorerie des entreprises.
Le second exemple c’est le choc pétrolier de 1973 qui a entrainé une augmentation considérable du prix du pétrole, le baril du pétrole passe de 3 euro à 18 euro. Le 20 décembre 1973, quelques jours avant l’annonce officielle du choc pétrolier, Georges Pompidou, alors Président de la République, s’adresse au Français pour les préparer à crise pétrolière. Il leur demande d’ores et déjà d’économiser l’énergie au cas où la crise perdurerait.
La nécessité de développer les énergies renouvelables
Aujourd’hui développer les énergies renouvelables constitue une urgence et une obligation pour la France pour réduire sa dépendance énergétique et pour pouvoir prétendre à une indépendance énergétique. Le meilleur moyen de se prémunir contre une éventuelle crise énergétique est de mettre en place un système qui va permettre le développement fulgurant des énergies vertes. Les énergies vertes constituent un immense potentiel et inépuisable que la France peut compter pour renforcer la sécurité des approvisionnements.
Le secteur de l’hydraulique est un exemple assez fort qui assure une production non négligeable d’énergie. En plus il y a l’énergie solaire, l’éolien, l’hydrogène, le biogaz…qui constituent des sources d’énergie immense à développer.
Par conséquent il est important d’imposer le développement de ces énergies, bien vrai que des efforts colossaux ont été effectué sur le plan juridique et financier avec la mise en place des réglementations qui encouragent, qui incitent fortement les recours aux énergies renouvelable mais aussi des subventions. Cependant jusqu’à présent on note des contraintes réglementaires avec souvent de longue procédure nécessaire pour mettre en place ces types de projets mais aussi il y a des contraintes sociales qui concernent l’acceptabilité de ces projets.
Sources
[Pétrole | Chiffres clés de l’énergie – Édition 2024]
[Gaz naturel | Chiffres clés de l’énergie – Édition 2024]
[23 décembre 1973, le 1er choc pétrolier | INA]