You are currently viewing La RSE, Greenwashing ou réelle évolution des entreprises vers une durabilité authentique ?

   Depuis le début de l’Anthropocène, l’empreinte de l’homme sur la nature s’est graduellement affirmée. Cette prédominance, dictée par la nécessité de subsister, l’aspiration à la prospérité et la conformité aux normes sociales, s’est matérialisée à travers la formation d’entités organisées telles que les entreprises. Cependant, cette gouvernance autoritaire de l’environnement a engendré d’importants bouleversements climatiques, compte tenu de l’impact substantiel des entreprises sur la société et l’écosystème. L’Histoire regorge d’illustrations où la conduite inconsidérée des entreprises a déclenché des catastrophes environnementales qui se sont répandues dans la société comme une onde de choc. La tragédie de Minamata[1]survenue au Japon en 1956, incarne de manière poignante cette réalité : les émissions de mercure d’une usine chimique ont eu des répercussions tragiques sur la santé des habitants locaux, soulignant la nécessité pressante de réguler la pollution industrielle dès les années 1950.

    Cependant, il est indéniable que les entreprises engagées dans une gestion responsable des risques peuvent avoir un impact positif, comme observé pendant la pandémie de COVID-19. C’est dans ce contexte que la RSE émerge comme une trajectoire pour les entreprises, définie par l’Union européenne comme la responsabilité des organisations envers les effets qu’elles produisent sur la société et l’environnement.

   La question cruciale est de savoir si les entreprises peuvent adopter des actions trompeuses, utilisant la RSE comme une image de marque, plutôt que comme une authentique transformation. Certains secteurs comme le secteur pétrolier, sont critiqués pour des engagements de neutralité carbone d’ici 2050, suscitant des doutes sur la sincérité de leurs actions. Contrairement à une simple stratégie de greenwashing[2], la RSE vise des pratiques vertueuses d’un point de vue social, sociétal et environnemental, promouvant la bonne conduite et la réduction des risques tout en accordant une valeur aux droits humains et à l’environnement.

   Les réglementations, telles que la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) et le devoir de vigilance[3], contribuent à contrer le greenwashing en imposant un devoir de transparence et de reporting. Le devoir de vigilance va même plus loin en exigeant des entreprises la mise en œuvre d’un plan concret de vigilance, renforçant ainsi leur responsabilité juridique. Des affaires judiciaires récentes, telles que la condamnation du groupe Total pour manquement à son devoir de vigilance[4], soulignent l’importance croissante de ces réglementations dans la responsabilité sociale des entreprises. 

   Bien que la RSE puisse être sujette à des abus, son succès réside dans une mise en œuvre authentique soutenue par des réglementations robustes et une surveillance rigoureuse.

Sources : 

[1] : https://www.env.go.jp/content/900414991.pdf

[2]: https://archives.marketing-trends-congress.com/2013/pages/PDF/772.pdf

[3]: https://youmatter.world/fr/definition/devoir-de-vigilance-definition-exemples-enjeux/

[4]: https://www.latribune.fr/entreprises-finance/transitions-ecologiques/climat-shell-totalenergies-suez-de-grands-groupes-echappent-aux-poursuites-malgre-les-plaintes-970799.html

A propos de Imane SAHLI

Ingénieure en Énergétique et Énergies Renouvelables avec double facette technique et réglementaire en énergie