Le PV offshore, dans le sciage de l’éolien
Les contraintes d’espace sur une terre de plus en plus peuplée sont particulièrement liées à l’industrie, notamment celle des énergies. En effet, les installations EnR, promues par bon nombre de pays du Nord, notamment la France via la Loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, nécessitent d’importantes surfaces pour être déployées.
Le développement des EnR se trouve donc en concurrence avec le maintien des surfaces agricoles et l’étalement urbain. Partant de cette problématique, Martin Putschek, ingénieur autrichien, fit naître en 2014, le premier parc photovoltaïque offshore, le SolarSea.
Cette technologie consiste à installer des panneaux photovoltaïques en pleine mer. Les modules photovoltaïques sont fixés sur des structures métalliques, souvent hydrauliques et ainsi capables de bouger pour suivre le soleil tout le long de la journée, elles-mêmes fixées sur des flotteurs arrimés dans l’eau. Ce type de structure est alors en mesure de faire face à la houle et aux vents les plus forts.
L’installation est ensuite reliée au continent par des câbles transportant l’énergie produite.
Les installations photovoltaïques offshore présentent plusieurs avantages notoires. Elles permettent de faire face à la raréfaction des surfaces disponibles sur terres, de répondre à la problématique de pollution visuelle – puisqu’au large des côtes et à ras de l’eau les parcs ne se voient pas -, de créer des parcs de surfaces importantes, une colocation avec l’éolien offshore ce qui permet une mise en commun de certaines infrastructures – telles que le réseau de câble de transport de l’électricité – ce qui permet des économies de coûts.
Enfin, cette énergie est souvent consommée au niveau local, en alimentant, par exemple, l’activité portuaire la plus proche. Elle apparait donc comme une énergie décarbonée.
Cette technologie a le vent en poupe, bon nombre d’îles souhaitent s’en équiper. Le Moyen-Orient apparait comme un des grands marchés d’avenir pour le photovoltaïque offshore. Plus étonnant, les Pays-Bas envisagent de construire un parc photovoltaïque en Mer du Nord, au large de ses côtes; des test sont actuellement en cours pour mesurer la faisabilité du projet.
Les belges, quant à eux, sont en train de développer le projet Seavolt, un projet de parc photovoltaïque offshore fixe, capable de résister à des conditions de mer difficiles.
À l’heure actuelle, le continent asiatique est le plus avancé dans ce domaine.
En France, la première ferme photovoltaïque a été déployée en mars 2023, au large de Sète. C’est aussi la première installation en Méditerranée. Le projet, dit Sun’Sète, occupe un demi hectare de surface anciennement dédiée au déchargement d’hydrocarbures en mer. Cette installation est capable de résister à une houle de 10 mètre et à des vents de 200 Km/h.
Les concepteurs de cette installation, soucieux de l’environnement, ont réalisé une infrastructure recyclable à plus de 90% afin d’avoir l’impact le plus minimal possible sur les écosystèmes.
La production de cette installation est estimée à 400 MWh par an, ce qui correspond à la consommation électrique annuelle de 200 personnes. Elle alimentera directement le port de Sète.
Pour en savoir plus:
- https://www.revolution-energetique.com/le-photovoltaique-gagne-le-large/
- https://www.revolution-energetique.com/le-photovoltaique-gagne-le-large/
- https://www.lesechos.fr/pme-regions/occitanie/solarinblue-lance-a-sete-sa-premiere-ferme-solaire-offshore-1916875