Transition énergétique : entre sobriété énergétique et taxonomie : le cas de la bougie
La crise énergétique bat son plein, selon le gouvernement français, De 50 euros/MWh en début d’année 2021, le prix de gros est passé à 222 euros/MWh en décembre 2021. Au cours de l’été 2022, il a pu monter jusqu’à 700 euros. Cette évolution a une répercussion sur la facture finale des consommateurs. Les fournisseurs revendent plus cher aux particuliers. Réduire sa consommation d’électricité s’impose. Revenir à la bougie pourrait être une alternative. Cependant il faut noter que la bougie même si elle peut être une alternative pour économiser l’électricité présente des risques pour la planète et pour le consommateur.
Inventée au milieu du 19ème siècle, la bougie tire son nom de la ville « bougie » (Bugaya en arable) en Algérie. Cette ville fournissait la majeure partie de la cire utilisée dans la fabrication des bougies. C’est le chimiste Michel-Eugène CHEVREUL (1786-1889) qui inventa la bougie actuelle. Il fut directeur de la manufacture des Gobelins puis du Muséum national d’Histoire naturelle.
Selon le petit robert, la bougie est un « Bâtonnet en cire, en acide stéarique ou en paraffine entourant une mèche, et dont la combustion fournit une flamme éclairante ». Elles sont utilisées dans nos ménages pour l’éclairage des enceintes, chambres, salons, cuisines, douches. Ne nécessitant pas d’énergie pour éclairer nos pièces, elles pourraient être un excellent moyen pour baisser nos factures. Cependant dans leur mode de fabrication et leur composition, on découvre des matières premières ayant des conséquences sur l’environnement.
La cire de bougie peut être minérale, animale ou végétale. Les matières premières les plus couramment utilisées dans la fabrication des bougies sont aujourd’hui la paraffine, la cire d’abeille et la stéarine. Ce sont des matières naturelles qui subissent un traitement complexe pour pouvoir offrir les propriétés voulues. Cependant chacune de ces composantes, ont un effet négatif sur l’environnement.
Premièrement, La cire de paraffine, mélange complexe d’hydrocarbures solides (à température ambiante) et ayant la consistance d’une cire. Les paraffines utilisées pour la fabrication des bougies sont tirées en grande partie du pétrole, une matière fossile. Le raffinage du pétrole génère un sous-produit appelé «gatsch». Ensuite vient un processus en plusieurs étapes : filtration, déshuilage, hydroraffinage afin d’en extraire des paraffines pures qui sont soumises à un contrôle de qualité permanent et ne présentent pas le moindre risque toxicologique.
La cire d’abeille : c’est la plus ancienne des matières premières utilisées pour fabriquer des bougies. La cire est secrétée au niveau de l’abdomen des abeilles ouvrières et sert à la construction des alvéoles. Dans la nature, cette matière première n’est disponible qu’en quantité limitée. Vu sa rareté dans la nature elle est moins utilisée dans la fabrication des bougies. Et dont le mode de production est néfaste pour la biodiversité, en effet il faut détruire le biotope des abeilles et autres insectes pouvant produire la cire.
La stéarine (du grec «stear» suif) est un mélange solide et cristallin de différents acides gras composés pour l’essentiel de palmitine et d’acide stéarique. Produite à partir de graisses et d’huiles animales et végétales. La principale matière première végétale utilisée est l’huile de palme. Parmi les principales matières premières animales employées figurent le suif de bœuf et de porc ou encore l’huile et la graisse de poisson. Aujourd’hui, les fabricants de bougies utilisent essentiellement de la stéarine végétale.
Si les bougies sont des excellents moyens pour réduire notre consommation l’électricité, dont un geste de sobriété énergétique, elles ne font pas partie de la taxonomie. En effet leur impact sur l’environnement est négatif. Composé, en grande partie d’hydrocarbure, elle rejette plus de d’oxide de Carbonne lors de leur combustion.
Illustrations par la formule chimique de la combustion d’une bougie.
Acide stéarique : C18H36O2
Sa combustion donne : C18H36O2 + 26O2—- 18CO2 +18H20
Cela implique que la combustion d’une bougie en stéarique comme exemple donne 18 grammes dioxyde Carbone. L’ Ademe a publié en 2017 une étude montrant que l’utilisation de bougies nuisait à la qualité de l’air intérieur de nos logements et étaient néfastes pour l’environnement voir pour notre santé.