À l’heure où les consciences s’éveillent sur l’ampleur de la catastrophe écologique actuelle, le sport, et plus particulièrement les compétitions sportives de haut niveau sont dans le viseurs des lanceurs d’alerte.
Alors même que dans l’imaginaire collectif le sport est, à juste titre, considéré comme une activité vertueuse, pour la santé physique comme morale, il n’est plus possible aujourd’hui d’ignorer l’impact environnemental de celui. Aucune injonction d’arrêter la pratique hebdomadaire de yoga du mardi soir, ni celle du foot entre amis du dimanche matin. Vous l’aurez devinez, ce sont les grosses rencontres sportives, notamment les rencontres internationales qui sont pointées du doigt.
Une compétition sportive internationale c’est, des équipes de différents pays déplacées, des équipes presse, des goodies par milliers, des billets par milliers et surtout des supporters faisant parfois des milliers de kilomètres pour venir soutenir leur équipe préférée. Un engouement fédérateur qui; malgré la beauté qu’il peut avoir pour les amoureux du sport, à un impact environnemental désastreux.
Les Jeux Olympiques, compétition très populaire dans le monde entier, a été une des premières à faire parler d’elle. Ce sont les JO de Sotchi en 2014 qui ont les premiers, fait l’objet d’articles de presse quant à leur non sens écologique. Sotchi, ville balnéaire au sud de la Russie avait été choisie pour accueillir les Jeux Olympiques… d’hivers. Alors que la Russie ne manque pas de régions disposant d’un climat propice à de tels jeux, le choix de la ville de Sotchi était quand même questionnable. Comme prévu, aucune neige naturelle n’est tombée sur la ville pendant les jeux, ceux-ci se sont donc entièrement fait grâce à des canons à neige qui fonctionnaient à plein régime toutes les nuits. Ces jeux sont pointés du doigt comme étant surement les plus polluants de l’histoire. Destruction d’un écosystème par des constructions colossales dans une zones jusqu’alors préservée, et de réelles décharges à ciel ouvert créées pour contenir les montagnes de déchets produits par ces constructions.
Aujourd’hui au cœur de la discussion se trouve la coupe du monde de football 2022. Celle-ci dans un premier temps pointée du doigt sur son volet social désastreux pose également un large problème de cohérence écologique. C’est tout naturellement que la question de la localisation géographique du Qatar pour un événement sportif est soulevée. Cette compétition de football se déroulera de novembre 2022 à décembre 2022, période inédite pour une coupe du monde. Ce choix de date n’est pas anodin, les compétitions en général entre juin et juillet auraient été insoutenables pour les athlètes. Le comité organisateur de l’événement, conscient de l’impact environnemental des compétitions qu’il organise s’est donc vanté de faire des stades écologiques. Ces stades seraient entièrement démontables et transportables, gage d’une supposée durabilité. En réalité la Fifa fait ici preuve d’un certain green washing.
Le fait que la Fifa communique sur une neutralité carbone de l’événement et sur la tentative de limitation de l’empreinte écologique de l’événement montre bien une prise de conscience des institutions du sport de haut niveau. Néanmoins cela illustre également que ceux ci ne sont pas prêts à effectuer de réelles actions pour pallier le problème.
Le golf ou encore la formule 1 sont aussi des sports pointés du doigt par les lanceurs d’alerte mais le message ne semble pas s’imposer face aux retombées financières astronomiques engendrées par ces sports.