Crise énergétique : Ces secteurs pris à la gorge face au risque de pénurie d’énergie

 

Alors que la facture énergétique flambe dans de nombreux secteurs, le commerce et l’industrie apparaissent comme les premiers secteurs à sacrifier en cas de pénurie.

 

La sur-adaptation nécessaire des industries face à la crise énergétique

Plus de 300 entreprises françaises courent un risque de décrochage, en grande partie à cause de la crise énergétique qui menace le continent européen cet hiver. Des solutions sont apportées, mais pas suffisantes selon les nombreux professionnels du secteur.

 

« Pour éviter le pire, il faut le préparer » a énoncé le ministre de l’Industrie. Une préparation plus que nécessaire quand nous savons que des milliers d’industriels sont menacés par l’augmentation drastique des coûts énergétiques. Plus qu’une simple préparation, ils réclament des solutions de court terme, au risque de décrocher.

 

Et cette liste d’entreprises en difficulté ne cesse de se rallonger au fil des mois. Il y a bien sûr le verrier Duralex mais aussi le fondeur Aluminium Dunkerque ou encore le fabricant d’engrais Borealis, qui doivent changer drastiquement d’organisation. Toutes ces entreprises sont fortement touchées par l’augmentation des prix de l’énergie. Fermeture hivernale, baisse des températures des locaux, extinction des enseignes lumineuses, travail de nuit… une sobriété forcée qui placent les entreprises dans une situation intenable sur la durée. Prenons l’exemple de l’usine de fabrication d’enveloppe POCHECO située à Forest-sur-Marques, qui avait déjà tenté de faire des économies en installant des panneaux photovoltaïques sur leur toit. Des tentatives d’économie importantes mais pas suffisantes, qui touchent d’autres secteurs essentiels comme le commerce.

Les commerces en ligne de mire

Les commerces sont également victimes de ces augmentations de tarif et font face à des difficultés conséquentes. C’est le constat qu’a pu effectuer, gérant de la boulangerie Ange à Geispolsheim. « La consommation des fours, du chauffage, de la climatisation, des éclairages et des machines d’électroménager entre autres, suscitent de véritables inquiétudes ». Selon le gérant, tous les bénéfices actuels risquent de passer dans cette facture d’électricité. « Cette situation met en lumière un besoin de visibilité sur l’avenir : il parait plus qu’opportun de savoir si les prix de l’électricité vont stagner ou non afin de se préparer au mieux à cet hiver, et de savoir gérer d’éventuelles pénuries », explique-t-il. Pour l’heure, la priorité est de trouver ou faire des économies, en éteignant les fours quelques dizaines de minutes plus tôt par exemple.

 

Pour le moment, la seule certitude est qu’il faudra, pour ces professionnels et leurs salariés, se munir de pulls en laine et de gants, afin d’affronter le rude hiver qui les attend.

 

Claire SCHMITT/Mathilde BIOT

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