La quasi-totalité de la population mondiale (99 %) respire un air qui dépasse les limites fixées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la qualité de l’air et menace leur santé[1]. Si les sources de pollution atmosphérique sont multiples et ne sont pas toutes bien identifiées, le secteur des transports est un acteur important qu’il convient d’analyser plus avant.
Une prise de conscience déjà ancienne
C’est notamment à partir de 1999 à la conférence ministérielle de Londres sur l’environnement et la santé organisée par l’Organisation mondiale de la santé qu’ont été établis les enjeux relatifs aux transports et leurs impacts sur l’environnement et la santé. A cette occasion est signée la Charte sur les transports, l’environnement et la santé où est précisé, dès son préambule que “jusqu’à présent, l’on [n’a] pas encore pris la mesure pleine des effets que les décisions relatives aux transports ont sur la santé et l’environnement. Nous [les ministres et représentants des Etats membres européens de l’OMS chargés des transports, de l’environnement et de la santé] devons veiller à ce que le bien-être de nos communautés occupe la première place dans la préparation comme dans la prise de décisions en matière de politiques des transports et des infrastructures”.
Le premier “PEP” –Transport, Health and Environment Pan-European Programme – est alors lancé en collaboration par l’OMS et l’ONU en 2002 pour la période 2003-2006 afin de favoriser des transports terrestres non nuisibles et dangereux pour la santé et l’environnement. 56 pays d’Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord s’y engagent.
Une évolution des objectifs aux nouvelles aspirations de la société
Au cours du temps, les objectifs du programme se sont adaptés aux nouvelles connaissances et priorités qui ont émergées. Tandis qu’en 2009, la Déclaration d’Amsterdam mettait notamment l’accent sur l’amélioration technologique et l’efficacité des véhicules, la Déclaration de Paris de 2014 donne une large place aux usagers et à l’intégration des citoyens, ajoutant un objectif d’articulation des « politiques d’urbanismes et d’aménagement du territoire avec les objectifs en matière de transports, de santé et d’environnement ». La dernière réunion a abouti à la Déclaration de Vienne de 2021 qui souligne l’importance de promouvoir le cyclisme. Dans la même lancée, le PEP commence un nouveau plan directeur sur la marche qui pourrait être adopté en 2025.
Dans un contexte d’urgence climatique, la prise en compte collective des problématiques et la recherche commune de solutions doit continuer de se faire pour qu’il y ait une chance de se réaliser.
[1] https://www.who.int/data/gho/data/themes/air-pollution/ambient-air-pollution