Le marché de la seconde main est en plein boom. Que ce soit pour des raisons de conscience environnementale ou pour des raisons économiques, de plus en plus de consommateurs se tournent vers la seconde main pour répondre à leurs besoins… ou leurs envies.

Du fait de cet engouement, de nombreux sites en ligne ont émergés. Des applications toujours plus simples d’utilisation et des plateformes qui utilisent les mêmes codes que les entreprises de la surconsommation.

FOCUS sur le cas du géant Vinted : 

Vinted est une entreprise lituanienne qui a ses débuts fonctionnait sur le même principe que Le bon coin. Il s’agit d’échanges entre particulier, la plupart du temps en physique car il existe une option de choix de la zone géographique. Il s’agit d’une plateforme de mise en relation d’utilisateurs.

À ses débuts, la plateforme Vinted proposait également la faculté de rechercher les produits disponibles à la vente dans un périmètre choisi, aujourd’hui cette fonctionnalité a totalement disparue, aujourd’hui la localisation des vendeurs auxquels les acheteurs français peuvent acheter s’est enrichie (Espagne, Pays Bas, Portugal etc).

À l’origine, il s’agissait d’un moyen de donner une seconde vie aux produits tout en en retirant un bénéfice pour la personne. Le concept paraissait très vertueux. Malheureusement, au vu de l’engouement des consommateurs pour la plateforme, celle-ci a vu son mode de fonctionnement évolué. Lorsque l’on vend un produit, sur la plateforme, l’argent touché par la vente est directement placé dans un porte-monnaie fictif à dépenser sur le site. Même s’il est possible de virer cet argent sur un compte, l’idée première du site est d’inciter le vendeur à être aussi un acheteur. Le fait d’acheter de seconde main peut faire oublier  l’impact environnemental de l’envoi du produit ainsi que l’impact numérique d’un tel site d’hébergement d’annonce avec photos. C’est aussi un moyen pour les gens de déculpabiliser l’achat donc de moins le réfléchir.

Aussi, ces plateformes représentent une réelle perte de revenus pour les associations. Les personnes qui, auparavant, étaient enclines à faire don de leur vêtements inusités aux associations, peuvent désormais préférer les vendre sur la plateforme. Cette baisse des dons emporte inévitablement une perte de revenus pour ces associations. Les friperies qui fonctionnent comme de véritables entreprises ont pallié le problème en se fournissant parfois elles-mêmes sur ces plateformes pour leurs enseignes.

Vinted c’est plus de 8 millions d’utilisateurs en France (21 millions au total) et 400 000 produits mis en ligne quotidiennement. Le chiffre exact des transactions en France n’est pas communiqué mais on peut voir, sur la page Wikipedia de la marque, qu’il y a environ 2,2 articles échangés chaque seconde sur l’application. Ces chiffres pharaoniques sont inquiétants lorsque l’on pense que chacune de ses transactions peut traverser l’Europe pour arriver à destination. En effet Vinted ne cesse d’augmenter le nombre de pays avec lequel les transactions sont possibles.

Enfin un des derniers problèmes à évoquer concernant les plateformes de revente en ligne c’est la multiplication du dropshipping. Ces plateformes qui, au départ, avaient la vertu de proposer uniquement des produits de seconde main dans une zone géographique donnée, encourageant ainsi une économie plus circulaire se font, elles aussi, envahir par le fléau du dropshipping.

Le dropshipping et un procédé de vente consistant en l’achat de produits de basse qualité auprès de grossistes – la plupart du temps fabricants en Asie – dans le but de revendre les produits à des prix bien plus élevés sur le marché national. On observe aujourd’hui une recrudescence de cette pratique commerciale, notamment sur Vinted. Et ce, alors que cette pratique va entièrement à l’encontre du sens premier de l’entreprise. Pour pallier ce problème, un rappel à la loi a été nécessaire, au-delà de 3000€ de recette ou plus de 20 transactions par an, les revenus générés sur la plateforme doivent être déclarés fiscalement.