Les effets du changement climatique, la dégradation de l’environnement et de la biodiversité touchent tous les aspects de nos vies, y compris de nombreux aspects de la production viticole. Dans les plus tristes scénarios, la hausse de température est estimée à 4° à horizon 2100. S’y ajoute une modification du régime des pluies, la violence des tombées de grêles, les hauts risques d’incendies, d’inondation et les nombreuses maladies relatives aux raisins impacteront la production de l’ensemble des vignobles français ainsi que la qualité des vins.
Les changements ne sont plus à démontrer, en effet les vins sont plus sucrés, moins acides et bien plus alcoolisés. Légalement un vin ne peut pas avoir un degré d’alcool supérieur à 15% et sous dérogation à 20%. Aux vues des modifications du processus de maturation des raisins, il va sembler difficile de respecter ces taux avec des grappes de plus en plus alcoolisées.
Les origines géographiques des 13 grandes régions viticoles françaises et leur variété de sols permettent de déterminer les appellations AOP et IGP et ainsi de garantir une certaine qualité du vin. La dégradation rapide de l’acidité et l’augmentation de la teneur en sucre menacent ainsi les propriétés des cépages. Les vignerons se retrouvent contraints au respect de cahier des charges pour conserver l’appellation, dans des conditions qui ne sont plus réunies pour garantir une telle qualité.
Les viticulteurs tentent de s’adapter aux effets du changement climatique par différentes stratégies, notamment en relocalisant les cépages dans des régions plus favorables à leurs cultures. Ces relocalisations remettent cependant elles aussi en cause les appellations. Celles-ci ont été traditionnellement créées sur la base de la “carte des vins” française qui prévoit la répartition des différentes productions par région. L’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO) conscient des problématiques a toutefois introduit en 2018 au sein des cahiers des charges des appellations protégées un outil mettant en valeur les expérimentations pour l’avenir, les Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation (VIFA).
Dans la même démarche, des viticulteurs ont développé des changements dans leurs sélections variétales. Dans plusieurs régions, comme à Bordeaux, sont testés des cépages nouveaux créés par la recherche pour être plus résistants aux maladies ou aux sécheresses, des cépages venus de territoires plus chauds ou encore d’anciens cépages qui avaient été oubliés.
Outre les impacts sur les conditions variétales, ces aléas météorologiques vont directement impacter les récoltes. Le gouvernement à dû se saisir de cette préoccupation sociétale de protection des agriculteurs et a adopté une ordonnance réformant le régime de l’assurance récolte. Ainsi, l’objectif est d’assurer une meilleure gestion des risques climatiques en agriculture.