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L’hydroélectricité, un atout pour la décarbonation

« Le Directeur exécutif de l’AIE, Dr. Fatih Birol, sous-titrait le rapport : « L’hydro-électricité est le géant oublié de la transition énergétique, et doit impérativement être remis sur la table de l’agenda énergétique et climatique ». »[1]

https://www.connaissancedesenergies.org/sites/connaissancedesenergies.org/files/image_article/Barrage-hydroelectrique.jpg

Première énergie renouvelable, l’énergie hydraulique reste paradoxalement moins populaire que les énergies solaire et éolienne. Toutefois, l’énergie hydraulique apparait comme une énergie au cœur de certains territoires, vectrice d’un développement économique. Elle reste aussi bien connue des spécialistes énergéticiens et des moyens importants sont investis pour leur modernisation.

L’hydroélectricité apparait comme une énergie aux multiples atouts pour parvenir à la décarbonation de notre mix énergétique :

  • Une énergie pilotable et stockable 

Selon la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2019-2028 « grâce à sa flexibilité, cette filière représente environ 50 % du mécanisme d’ajustement », cet atout permet d’assurer l’équilibre entre la production et la demande d’électricité. Le stockage de l’eau grâce aux barrages permet une production d’électricité à la demande notamment lors des périodes des pics de consommation. Par exemple, selon la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2019-2028, il arrive que l’énergie hydraulique « représente plus de 20% de la puissance électrique sur le réseau pendant les périodes de pointe »[2]. L’énergie hydraulique est aussi une énergie renouvelable rapidement mobilisable, moins de dix minutes suffisent pour démarrer une centrale hydraulique. Cette souplesse de fonctionnement fait de l’énergie hydraulique un levier d’ajustement important.

  • Une énergie faiblement émettrice de GES

En France, avec une moyenne de dix grammes de dioxyde de carbone émis par kilowattheure les émissions de gaz à effet de serre seraient inférieures à la médiane mondiale. Ce taux faible en émission de gaz à effet de serre place l’énergie hydraulique parmi les énergies les moins émettrices[3]. Si les émissions de gaz à effet de serre sont plus ou moins hautes selon les régions en fonction du climat et des configurations, l’âge et l’usage des installations entrainent un décroissement des émissions.

  • Un outil multiusage de l’eau

Les barrages hydrauliques permettent non seulement de produire de l’électricité mais favorise également le déploiement d’une multitude d’activités. Il peut s’agir d’activités agricoles, la retenue d’eau permettra l’irrigation des cultures, de navigation sur un fleuve comme sur le Rhin, de loisirs nautiques, la retenue d’eau permettra à la population de profiter de l’eau en pratiquant la voile, le canoë par exemple.

  • Un vecteur économique et industriel

La production d’énergie hydraulique et la maintenance des installations du parc français est créatrice de beaucoup d’emplois directs et indirects. Cette filière permet aussi des collaborations entre entreprises de différents corps de métier. Par exemple, 30 000 emplois directs et indirects sont actuellement induits par la filière hydroélectricité chez EDF en France métropolitaine.

  • Une garantie de souveraineté énergétique et d’indépendance 

L’ancrage de l’hydroélectricité dans les territoires induit une certaine protection à l’encontre des conflits internationaux et des turbulences économiques. En dehors, des conséquences du changement climatique sur la production d’hydroélectricité, cette énergie permet une production d’électricité quasi-constante qu’il s’agisse de répondre à la demande de base ou à une hausse des besoins en énergie.

 

Malgré un attrait certain de la filière pour parvenir à la décarbonation, le potentiel d’augmentation de la production hydraulique en France est mince. La Programmation Pluriannuelle de l’Energie déclare en ce sens que « Le potentiel hydroélectrique en France est déjà largement exploité grâce à la construction de nombreux ouvrages pendant le XXe siècle »[4]. L’énergie hydraulique est considérée comme une énergie renouvelable mature, elle présenterait à long terme peu d’opportunité de développement.  Selon le bilan électrique 2022 de RTE, « Le parc hydraulique a également évolué à la marge (+0,1 GW) »[5].

Il n’en reste pas moins qu’une hausse de la production d’hydroélectricité est possible. La modernisation des installations existantes, l’implantation de la petite hydroélectricité, le déploiement de STEP, le couplage avec d’autres énergies ou avec des nouvelles technologies sont autant de moyens permettant un nouveau développement de cette énergie renouvelable.

Ainsi, l’énergie hydraulique est une énergie au cœur de la transition énergétique, disposant de nombreux atouts et de possibilités d’évolution, il semble qu’elle ait un rôle à jouer dans la décarbonation du mix énergétique.

Sources :

[1] Comité Français des Barrages & Réservoirs (CFBR), réponse à la concertation nationale sur le mix énergétique, janvier 2023

[2]https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20200422%20Programmation%20pluriannuelle%20de%20l%27e%CC%81nergie.pdf

[3] Comité Français des Barrages & Réservoirs (CFBR), réponse à la concertation nationale sur le mix énergétique, janvier 2023

[4]https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20200422%20Programmation%20pluriannuelle%20de%20l%27e%CC%81nergie.pdf

[5] https://assets.rte-france.com/analyse-et-donnees/202309/Bilan%20%C3%A9lectrique%202022%20rapport%20V4%20(1).pdf

 

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