Depuis sa création en 2009, le bitcoin a su faire parler de lui, et faire tourner la tête de ceux qui souhaitaient s’enrichir aisément.
En effet, si le bitcoin était initialement une monnaie cryptographique, conçue pour permettre un paiement direct d’une personne à une autre, sans avoir besoin d’une autorité centrale pour valider cette transaction, ce dernier a pris de la valeur au fil des années, permettant aux détenteurs de bitcoins de revendre leurs biens à prix d’or.
Le bitcoin a dès lors été connu et reconnu sous l’angle économique, tant il a généré d’importantes sommes d’argent et influé sur les enjeux économiques.
Mais au-delà de ses effets économiques, ce sont les conséquences écologiques et environnementales qui inquiètent aujourd’hui. Et pour cause, la création des bitcoins, leur circulation et leur transaction, ont des effets extrêmement néfastes sur l’environnement.
Pour générer des bitcoins et les faire circuler, de nombreuses technologies sont mises en fonctionnement. Celles-ci travaillent à une telle intensité qu’elles produisent une énergie thermique considérable au niveau mondial. Pour éviter la surchauffe, elles sont donc enfouies sous la glace, au niveau des pôles, et entrainent par conséquent la fonte de ces derniers, ce qui représente une catastrophe environnementale.
Pour expliciter davantage le fonctionnement de cette crypto monnaie, il faut comprendre que celle-ci est possible grâce à une technique appelée « minage ». Les fermes de minages sont alors les datas centers qui entreposent des ordinateurs fonctionnant à plein régime, et sans interruption, pour produire cette monnaie.
L’amas de chaleur qui se dégage de ses fermes demande alors à être refroidi pour éviter les surchauffes et pour maintenir le bon fonctionnement de production, c’est pourquoi elles se retrouvent enfouies sous la glace. Ces fermes se retrouvent souvent dans les pays les plus froids comme la Russie, l’Islande ou encore la Finlande.
Mais l’impact environnemental ne s’arrête pas là. En effet, la consommation annuelle de ces fermes dépasse l’équivalent de la production énergétique de pays tels que la Hongrie ou l’Irlande. Et cette consommation n’est pas prête de diminuer, en effet, le nombre de bitcoins en circulation étant limité, la création de nouveaux bitcoins demande plus d’énergie lorsqu’on s’approche de cette limite.
De plus, cette production étant complexe et intensive, les milliards de composants informatiques dernières générations qui sont utilisés finissent par être obsolètes, et sont donc régulièrement remplacés, rendant cette industrie d’autant plus polluante.
Le 14 mars dernier, l’ECON, la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement Européen, a adopté un projet de loi sur la régulation des crypto monnaies. Et si la première version de ce projet comportait un volet environnemental qui visait notamment le minage, évoqué précédemment, ce dernier fut abandonné.
Encore une fois, le plan économique est passé devant celui environnemental afin de ne pas freiner les profits produits par la mise en circulation des crypto monnaies.
Quand on pense alors que ces très nombreuses technologies, brulantes, sont enfouies sous les sols les plus froids de notre planète afin de faire perdurer une monnaie virtuelle, cela pose de nombreuses questions quand au sens de ces actions à l’heure où l’urgence climatique se fait plus que jamais ressentir.
Cette réflexion est d’ailleurs l’objet de la réflexion de Sébastien Bohler dans son essai intitulé « Le Bug Humain », au sein duquel il s’attache à démontrer que notre cerveau nous pousse en réalité vers des satisfactions immédiates comme le pouvoir et l’information, mais aussi à vouloir toujours plus, quitte à nous mener à notre propre perte. Cela illustre alors parfaitement la création et le maintien de ce système économique aux dépens du bien être de notre planète.
Sources:
https://climate.selectra.com/fr/empreinte-carbone/bitcoin