You are currently viewing L’hypertype : une souffrance pour les animaux ?

La recherche de l’hypertype, qui consiste à exagérer les caractéristiques physiques d’une espèce animale, est souvent motivée par des considérations esthétiques ou par le désir d’améliorer certaines qualités dans le domaine de l’élevage. Cependant, cette quête de l’apparence parfaite peut avoir des conséquences néfastes sur la santé des animaux concernés.

L’hypertype pour l’esthétique

L’exemple le plus visible au quotidien concerne les animaux de compagnie. En effet, les caractéristiques physiques de certains de ces animaux sont exacerbées pour plaire aux standards de races.

Chez les chiens, plusieurs races sont sujettes à des problèmes de santé liés à l’hypertype. On retrouve notamment les chiens brachycéphales, tels que les bouledogues français et les carlins. Ceux-ci souffrent notamment de difficultés respiratoires, de ronflements et sont plus sensibles aux températures élevées. De plus, ces races peuvent développer des problèmes cardiaques et de l’obésité.

Certains autres critères sont recherchés comme la réduction du volume de la boîte crânienne rendant une apparence juvénile aux chiens. La race du Cavalier King Charles est notamment concernée et cette réduction peut alors entraîner des maladies de la moelle épinière chez ces animaux.

Les chiens de petite taille, ainsi que ceux sélectionnés pour être de plus en plus petits, comme le Chihuahua, rencontrent des problèmes dorsaux en raison de leur structure squelettique fragilisée. D’un autre côté, les chiens de grande taille peuvent souffrir de dysplasie de la hanche et/ou du coude, ainsi que de problèmes osseux et cartilagineux. Selon les races, d’autres problèmes de santé peuvent également survenir, tels que des affections cutanées, digestives, oculaires, des difficultés de reproduction nécessitant des césariennes, ou encore des scolioses.

Les chats ne sont pas non plus épargnés par les excès sélectifs visant à accentuer certaines caractéristiques. Les races telles que le Persan, l’Exotic Shorthair, et le Maine Coon, peuvent également présenter des problèmes de santé liés à l’hypertype. Plus largement, ce sont tous les animaux au contact de l’humain qui sont sujets à ces pratiques.

 

L’hypertype pour augmenter la productivité des animaux d’élevage

L’hypertype ne se limite pas aux animaux de compagnie, il concerne également les espèces destinées à l’élevage et l’alimentation. Ici, ce ne sont pas des critères d’esthétique qui sont pris en compte mais une volonté d’optimiser les performances des espèces.

Par exemple pour les élevages bovins, le cas des vaches laitières de race Prim’Holstein, qui a subi de nombreuses transformations génétiques afin d’accroître leur rendement laitier. De même, pour les bovins de race Blanc Bleu Belge, connus pour leur masse musculaire importante et les porcs de race Piétrain, de nombreuses transformations ont été opérées sur les caractéristiques de ces animaux dans le but d’obtenir une production de viande plus importante.

Cependant, ces manipulations ne se font pas sans conséquences néfastes pour les animaux. Les pratiques courantes incluent des césariennes obligatoires lors des accouchements, l’apparition de pathologies cardiaques et respiratoires, ainsi que des fragilités osseuses, parmi d’autres problèmes.

Il est important de noter que l’hypertype n’est pas toujours synonyme de douleur ou de maladie, mais lorsque les critères de sélection sont poussés à l’extrême, cela peut entraîner une réelle souffrance pour les animaux.

 

Sources :

https://www.rejouisciences.uliege.be/cms/c_12472931/fr/hypertype-chronique-d-une-maltraitance-programmee

/chaire-bea.vetagro-sup.fr/lhypertype-est-il-contraire-au-bien-etre-animal/

www.fondation-droit-animal.org/103-les-veterinaires-face-aux-animaux-domestiques-hypertypes