La Transition énergétique au coeur des hôpitaux

 

Sur le territoire Français, le secteur de la santé compte 6 000 établissements sanitaires et 30 000 établissements médico-sociaux. 

Ces établissements sanitaires aussi bien publics que privés représentent une surface approximative de 70 millions de m2 et ont une consommation annuelle de 21,5 TWh. En terme de consommation énergétique cela correspond à 2% de la consommation d’énergie nationale. Le chauffage et la climatisation représentent en moyenne 60 % de la consommation totale d’énergie du milieu hospitalier et des cliniques.

D’après le rapport final du Shift Project paru en fin d’année 2021 consacré à la thématique de la santé et intitulé « Décarbonons la Santé pour soigner durablement ! », le secteur de la santé représente 8% du total national des émissions de gaz à effet de serre, correspondant à plus de 46 millions de tonnes de CO2.  

De ce constat, il est primordial que ce secteur fasse des efforts dans la baisse des émissions de GES de 5% par an jusqu’en 2050 qui permettra de rester sous la barre des +2°C.

Dans les prochaines années l’objectif sera aussi de limiter la dépendance aux énergies fossiles et les vulnérabilités qui découlent notamment en terme d’approvisionnement. 

En revanche, réduire la consommation des GES doit se faire en garantissant un système de santé aussi satisfaisant que le système actuel. 

Une politique de développement durable voit le jour à partir de la création dés octobre 2021, de nouveaux postes de conseillers en transition énergétique et écologique en santé (CTEES). Selon le ministère des Solidarités et de la Santé l’objectif de ces professionnels est d’accompagner différentes actions pour réduire l’empreinte carbone, afin que les consommations énergétiques soient réduites de 40 % d’ici 2030, de 50 % d’ici 2040 et de 60 % d’ici 2050. 

Il existe un guide des pratiques vertueuses en développement durable pour les établissements sanitaires et médico-sociaux, édité en octobre 2021 par le Comité pour le développement durable en santé (CD2S). De ce guide quelques exemples peuvent être tirés : 

  • Réduire la consommation d’énergie et se tourner vers des énergies vertes. Les établissements hospitaliers sont d’importants consommateurs d’énergie mais pour autant, impossible de faire l’impasse sur certains équipements ou sur le confort des patients. L’une des pistes réside dans la construction ou la rénovation de bâtiments moins énergivores. Les énergies renouvelables sont aussi évoquées par le comité. Dés lors, des établissements hospitaliers se sont déjà dotés d’une chaufferie biomasse au bois. Le CH de Carcassonne a opté pour les panneaux photovoltaïques, tandis qu’un EHPAD dans la Creuse s’est tourné vers la géothermie. 
  • Réduire les émissions de gaz à effet de serre autour des transports. Selon le comité, un quart des émissions de gaz à effet de serre provient des flux de transport et de déplacement. Plusieurs pistes sont déjà adoptées par des établissements hospitaliers, notamment dans le cadre des plans de mobilité employeur (PDME). Le centre de lutte contre le cancer Jean Perrin, à Clermont-Ferrand, s’est associé au CHU et aux facultés de médecine et de pharmacie pour faciliter le covoiturage et les modes de déplacement doux. Au centre hospitalier de Valenciennes, dans le Nord, qui a opté pour le covoiturage et pour une flotte de véhicules électriques.
  • Réduire les déchets… et les biodéchets. Le principe de proximité s’applique aussi à la gestion des déchets, dans leur recyclage ou dans leur traitement. La clinique Pasteur de Toulouse compose sur place ses biodéchets. Le CH de Valenciennes diminue le gaspillage en proposant directement au personnel les produits des cuisines qui n’ont pas été consommés.

Dés lors en France, différentes actions sont donc déjà menées pour assurer cette transition verte.   Le Comité indique qu’à Nice, depuis 2018, le CHU sert une fois par semaine un repas végétarien, le « jeudi vert » , soit 1 800 repas. Entre 2004 et 2019, avant l’épidémie de Covid-19, le centre hospitalier d’Hyères (Var) a réduit de 80 % sa masse de déchets d’activités de soins à risques infectieux et assimilés. L’Hôpital Privé Nord Parisien, à Sarcelles (Val-d’Oise), est passé, entre 2011 et 2019, de 9 % de covoiturage pour les patients (une mesure mise à mal par le Covid-19) à 62 %, soit « une économie 500 000 euros environ pour la Sécurité sociale et une économie de 119 000 kilomètres » 

Sources : 

A propos de Axellia LOIR