Si le dioxyde de carbone est le premier gaz contribuant au réchauffement climatique, le GIEC n’oublie pas de souligner le rôle du méthane. La limitation des émissions de méthane pourrait constituer une stratégie à court et moyen terme face à la hausse des émissions de gaz à effet de serre. Un engagement mondial sur le méthane a été lancé à quelques semaines de la COP 26.
Le réchauffement climatique, pas qu’une histoire de CO2
Le GIEC dresse dans son nouveau rapport la participation non négligeable des émissions de méthane dans le réchauffement climatique. Avec un niveau de réchauffement de l’atmosphère supérieur au CO2, les émissions de méthane participent à 0,5°C du réchauffement climatique sur les +1,1°C.
Les secteurs de l’agriculture, les énergies fossiles et les déchets participent fortement à l’augmentation des émissions de méthane. Depuis 1750, les émissions de méthane ont augmenté de 156%, et plus de 6% sur les dix dernières années.
La réduction des émissions de méthane, une porte de sortie aux schémas catastrophes
« Réduire la pollution au méthane représente la stratégie la plus rapide et efficace dont nous disposons pour réduire le rythme du réchauffement. Les bénéfices seront presque immédiats » a réagi Fred Krupp, président de l’ONG Environmental Defense Fund (EDF).
Le méthane a pour avantage de persister moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2. Les effets d’une baisse drastique d’émissions de méthane pourraient être observés rapidement, au-delà des effets bénéfiques pour la santé. Cette durée de vie réduite apparait comme un avantage considérable dans cet état d’urgence climatique.
Sans oublier que ces émissions de méthane pourraient être réduites en utilisant des technologies existantes « facilement déployables » à un « coût raisonnable ».
Un appel à l’engagement mondial, un espoir à l’aune de la COP26
Le vendredi 18 septembre a été marqué par l’appel des États-Unis et de l’Union européenne à rejoindre un engagement mondial sur le méthane. Le projet vise à réduire d’au moins 30% d’ici 2030 les émissions de méthane par rapport à 2020. Le projet sera officiellement lancé à la COP26, organisée en novembre à Glasgow par l’ONU. Mais l’Union européenne et huit pays ont déjà indiqué leur soutien.
Face aux schémas catastrophes, les Etats vont-ils enfin prendre conscience de l’ampleur du travail qu’il va falloir inévitablement entreprendre ?
Un doute persiste quant à l’atteinte des objectifs escomptés en raison de divergences de priorités persistantes. Mais l’origine en partie Étasunienne du projet constitue déjà une avancée en elle-même. Tout espoir reste possible quant à une concrétisation de l’objectif attendu.
Si la réduction des émissions de méthane ne peut être une solution à elle-seule, celle-ci fait partie des pistes à ne pas négliger dans ce contexte d’urgence climatique.
Chloé Caro et Brune Lethier