You are currently viewing Islande : le ciel du leader du renouvelable obscurcit par ses émissions de carbone
@eurolines.fr

L’Islande, Terre de feu et de glace est connue pour ses volcans, ses lacs, ses glaciers, ses fjords, ses aurores boréales, sa capitale aux toits colorés, Reykjavik, mais aussi pour son modèle de transition énergétique…

 

Etat insulaire de l’atlantique nord, autrefois, totalement dépendant de ses importations d’énergies fossiles, l’Islande a su changer la donne. Historiquement, ce sont les chocs pétroliers de 1970 qui ont affaibli l’île européenne, la poussant ainsi à revoir son mix énergétique. Devenu aujourd’hui l’un des pays développés qui rejette le moins de gaz à effet de serre, son bilan carbone nuance pourtant ce titre.

Un mix énergétique en théorie durable

Principalement axé sur la géothermie et l’hydroélectricité, le mix énergétique islandais est unique au monde. D’une part, c’est sa zone volcanique active qui lui a permis d’exploiter les stocks de chaleur et en produire de l’énergie géothermique. En effet, son emplacement sur la dorsale médio-atlantique, dote l’Islande de nombreuses sources chaudes et volcans, et lui confère un potentiel élevé pour l’exploitation de la géothermie. En 2016, cette dernière fournissait environ 65% de l’énergie primaire et reflète un engagement fort envers les énergies renouvelables, tout en assurant une indépendance énergétique durable.

D’autre part, en plus d’être un leader en géothermie, l’Islande est aussi un leader en hydroélectricité grâce à ses abondantes ressources hydriques. Cette énergie est principalement produite à partir de centrales situées le long des rivières et des cascades car les chutes d’eau naturelles offrent une source d’énergie constante. En 2021, c’est plus de 70% de l’électricité de l’Islande qui provenait de l’hydroélectricité. On constate ainsi que cette dernière joue un rôle clé dans le mix énergétique islandais. Complétant la géothermie, elle permet à l’Islande d’avoir une électricité 100% verte, abondante et durable.

Un bilan carbone en pratique critiquable  

Cependant des controverses entachent le « paradis vert » par excellence. Les principaux écueils concernent l’environnement avec l’impact des barrages sur l’écosystème local avec la destruction du paysage, la perturbation de la vie animale, la disparation des chutes d’eau ou encore l’altération de la circulation des sédiments dans les rivières. Mais ces écueils sont aussi liés aux industries métallurgiques et data center qui viennent s’y installer en nombre important en raison du faible coût de l’électricité, ce qui endommage également les écosystèmes. Par ailleurs, même si l’ère des énergies fossiles semble être désormais révolue en Islande, elle subsiste pourtant. En effet, le pays affiche le taux de possession de véhicules par habitant parmi le plus élevé en Europe selon le Iceland Monitor, rendant, en conséquence, les transports islandais très dépendants des énergies fossiles. Les importations de biens de consommation ne sont pas en reste puisqu’elles comptent pour 71% des émissions de CO2. Enfin, victime du tourisme de masse, l’Islande fait également face aux vols internationaux qui contribuent de manière notable aux émissions de carbone.

Mais un objectif est fixé, celui de 40% d’utilisation des énergies renouvelables dans le secteur des transports d’ici 2030 par le biais notamment de l’hydrogène vert, même si pour l’instant cela semble difficile à mettre en place. Tout comme le captage du dioxyde de carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui est quant à lui est très couteux et gourmand en eau.

 

Pour en savoir plus :

https://www.un.org/fr/chronicle/article/lenergie-durable-en-islande-un-modele-pour-le-monde

https://www.senat.fr/ga/ga73/ga737.html

https://kpmg.com/fr/fr/home/insights/2018/01/decryptages-islande-paradoxe-energetique.html

A propos de Emna CHETTELI