You are currently viewing L’utilisation de l’IA pour une santé durable

Le secteur de la santé émet 4,4% des émissions nettes mondiales de gaz à effet de serre. En effet, comme toute industrie, les systèmes de santé ont une empreinte écologique.

Or, cette tendance risque de s’accentuer avec le réchauffement climatique, qui a un impact négatif sur la santé. En effet, inondations, sécheresses, pollutions, vont participer à la prolifération de maladies, de cancers, et bien d’autres problèmes de santé. Cette situation engendrera une demande croissante de soins de santé, contribuant ainsi à la pollution du secteur.

Dans le contexte du développement durable, l’IA offre des perspectives prometteuses, notamment dans le domaine de la santé. On peut alors se demander si l’IA peut être un outil d’appui à une santé durable.

 

L’IA au service du développement durable

Les Nations Unis, dans l’Agenda 2030, ont développé 17 objectifs de développement durable à suivre pour un avenir meilleur et durable. Parmi ces objectifs, on retrouve en troisième rang la santé, pour « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ».

L’OMS s’est penchée sur la question de l’IA dans la santé, et les bienfaits que cela pourrait apporter au secteur. Pour cela, elle a édicté 6 principes directeurs pour en garantir la bonne utilisation future :

  • Protéger l’autonomie de l’être humain
  • Promouvoir le bien-être et la sécurité des personnes ainsi que de l’intérêt public
  • Garantir la transparence, la clarté et l’intelligibilité
  • Encourager la responsabilité et l’obligation de rendre des comptes
  • Garantir l’inclusion et l’équité
  • Promouvoir une IA réactive et durable

 

Les différentes utilisations de l’IA au service de la santé

Il faut d’abord noter que la France possède l’une des meilleures bases de données médicales du monde, ce qui est un terrain propice pour l’IA, qui a besoin de beaucoup de données pour pouvoir entrainer l’algorithme. Cependant, ces bases de données sont pour le moment encore trop sous-exploitées.

L’IA peut être principalement utilisée comme un appui au diagnostic médical. Le but est alors de compléter l’avis du professionnel de santé, et non de le remplacer. Il s’agit là d’une collaboration entre l’Humain et la technologie. Ainsi, par exemple, on peut se servir de l’IA pour détecter des tâches suspectes sur des radiographies. Cela permet d’améliorer la rapidité et le dépistage de maladies, mais aussi d’en assurer le suivi. De plus, l’IA peut être utilisée comme outil de sélection pour prioriser certains patients, comme aux urgences. Elle pourrait générer des patients virtuels dans un but éducatif, ou encore des modèles de molécules pour la fabrication de médicaments. 

En somme, l’utilisation de l’IA permet au médecin de prendre moins de temps sur les questions techniques, pour se concentrer davantage sur l’humain

En dehors du cadre médical, l’IA peut servir à réduire les dépenses énergétiques des établissements de santé (qui représentent une grande partie de la pollution du secteur de la santé) et ainsi contribuer au développement durable. 

 

Les limites de l’IA dans le domaine de la santé

En raison de l’importance du secteur de la santé et de ses principes associés, il est nécessaire que l’IA se base sur les droits humains déjà existants, et qu’elle se dote d’une éthique numérique. Dans beaucoup de domaines, l’utilisation de l’IA fait débat, et la santé n’en est pas une exception.

Le secteur de la santé contient des données sensibles, et l’IA doit pouvoir en respecter la confidentialité. La question de l’acceptabilité sociale est ici présente, et si la confiance entre la technologie et l’humain est rompue, cela pourrait freiner l’usage de l’IA dans le secteur de la santé, et les éventuels apports futurs. La santé reste un sujet sensible d’intérêt général, et il ne faudrait pas risquer de fausser le traitement égalitaire des patients ou les principes inhérents de la médecine. 

On peut aussi se questionner sur la question des biais des algorithmes de l’IA, qui soulèvent des préoccupations quant à son utilisation équitable et non discriminatoire dans le domaine de la santé. 

De plus, l’utilisation de l’IA est coûteuse, et nécessite de lourds investissements, dont les secteurs de santé n’ont pas forcément accès. 

Pour finir, l’IA en elle-même consomme beaucoup d’énergie, ce qui peut aller à l’encontre de l’objectif de santé durable.

Sources :

A propos de Charlen Chapotot