Selon l’Observatoire français de la Biodiversité, 85% du territoire français se trouve exposé à la pollution lumineuse. Un chiffre alarmant, ayant un impact direct sur la biodiversité mais aussi sur la santé humaine.

Mais tout d’abord, intéressons-nous au terme « pollution lumineuse ». Selon l’association Orée, « on parle de pollution lumineuse lorsque les éclairages artificiels sont si nombreux et omniprésents qu’ils nuisent à l’obscurité normale et souhaitable de la nuit ». Cela signifie que dès la tombée de la nuit, des éclairages artificiels tels que des les éclairages urbains, les enseignes publicitaires ou encore les vitrines de magasins remplacent le soleil. Et cela dans les villes mais aussi dans les plus petits villages. Le ciel étoilé disparait, au grand dam des Français. Pourtant, cette pollution est beaucoup mois mise en avant par les médias car moins néfastes que d’autres pollutions comme la pollution de l’air ou encore de l’eau. Pourtant elle n’est pas sans conséquence et a gagné du terrain ces dernières années…

Cette pollution est évidemment directement liée au phénomène d’urbanisation, en constante progression depuis la fin du 19e siècle. Ce sont les astronomes qui ont alerté pour la première fois les autorités sur ce phénomène dans les années 80. Les naturalistes aussi ont relevé les conséquences de cet éclairage artificiel sur la faune et la flore.

Des impacts néfastes sur les insectes

Au-delà de la transformation du ciel étoilé en ciel voilé, la lumière en pleine nuit peut aussi être dévastatrices pour certaines espèces. En effet, la biodiversité est étroitement liée aux cycles naturels jour/nuit. Les écosystèmes nocturnes abritent de nombreuses espèces, dont certaines ne savent vivre que dans l’obscurité. La lumière artificielle perturbe ainsi ces écosystèmes, modifiant le comportement de nombreuses espèces.

Les insectes, par exemple, sont attirés par ces lumières. Ils se retrouvent alors piégés, et parfois meurent d’épuisement. Ils peuvent aussi se faire griller par la chaleur des ampoules. En été, c’est en moyenne 150 insectes par luminaires ; ce phénomène est présenté comme la deuxième cause de mortalité des insectes, après les insecticides. Les populations d’insectes diminuent, alors que celles-ci occupent une place de choix dans la chaîne alimentaire d’autres espèces.

Une perturbation des oiseaux

L’impact de la lumière artificielle sur les oiseaux nocturnes est aussi plus profond qu’il n’y parait. Elle met en péril leur survie et, encore une fois, la stabilité des écosystèmes dont ils font partis.

Ces oiseaux utilisent les étoiles afin de s’orienter, mais la pollution fait disparaitre ces repères célestes. Ils sont alors désorientés, entrainant des erreurs de navigation et, dans le pire des cas, des collisions directes, voire des morts par épuisement, ne sachant plus où aller.

De nombreux rapaces nocturnes, tels quel les chouettes ou encore les hiboux, sont des prédateurs essentiels au contrôle des populations de rongeurs (rats, souris). Cette « fausse lumière » peut perturber leurs séances de chasse nocturne en rendant les proies moins visibles pour eux ; les populations de rongeurs augmentent, ce qui peut avoir des répercussions en cascade sur les écosystèmes : l équilibre écologique et ainsi perturbé.

Le déclin de la biodiversité se faisant à un rythme sans précédent depuis des décennies, le problème n’est pas à prendre à la légère ; au point que ce déclin prenne même le nom de sixième extinction de masse. Alors bien sûr la pollution lumineuse n’est pas seule responsable, mais elle est à prendre en compte.

Pollution lumineuse : un phénomène massif en zones urbaines | vie-publique.fr

pollution_lum_et_biodiv.pdf (eure.gouv.fr)

La pollution lumineuse – C.BIODIV, l’Atlas de la Biodiversité de la métropole clermontoise (cbiodiv.org)

Un nouvel indicateur pour mesu

rer la pollution lumineuse (ofb.gouv.fr)

Pollution lumineuse | Ministères Écologie Énergie Territoires (ecologie.gouv.fr)

A propos de Claire SCHMITT