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TotalEnergies en Afrique du Sud : un nouveau mégaprojet au détriment de l’environnement

TotalEnergies s’apprête à investir plus de 3 milliards de dollars dans un projet d’exploitation de gaz offshore en Afrique du Sud. Une décision qui va à l’encontre de toutes les recommandations scientifiques préconisant de ne plus développer de nouveaux projets d’énergies fossiles. Un projet qui inquiète, à la fois en termes de biodiversité mais aussi en termes d’impact climatique.

En pleine crise énergétique mondiale, TotalEnergies s’apprête à exploiter des gisements de gaz récemment découverts au large des côtes sud-africaines. Une opportunité pour Total quand on sait que deux champs de gaz représentent au minimum 1 milliard de barils d’équivalent pétrole.

Dans son côté l’association The Green Connection ainsi que l’ONG Bloom ont lancé une campagne médiatique qui vise à interrompre ce projet. La multinationale a demandé aux autorités du pays la délivrance d’une licence de production pour extraire ces combustibles fossiles. « Jusqu’à présent, la nature avait tenu les groupes pétroliers en échec, mais aujourd’hui Total s’apprête à gagner », se désole Claire Nouvian, présidente de Bloom. Ces deux associations demandent l’interruption de ce projet menaçant à la fois le climat, la biodiversité mais aussi les droits de l’Homme.

Une zone aux conditions idéales

Au large de l’Afrique du Sud, entre Cape Town et Port Elizabeth, les vents se rencontrent et les courants sont parmi les plus forts de la planète, ce qui entraine évidemment la formation d’immenses vagues. Une aubaine pour la multinationale française, qui souhaite ainsi exploiter des champs gaziers à plus de 1000m de profondeur. En septembre dernier, le groupe a ainsi déposé une demande de licence aux autorités sud-africaines, qui doivent statuer avant le 20 janvier prochain. « Il faut agir vite (…) Total est le premier pétrolier au monde à faire des demandes à l’Afrique du Sud pour des forages en grande profondeur. S’ils y parviennent, c’est une invitation envoyée aux autres compagnies pétrolières et gazières », alerte la présidente.

Selon des analyses et études de l’ONG, à l’aide des 4 projets d’exploitation gazière dans 4 zones différentes des côtes d’Afrique du sud, Total pourrait faire main basse sur approximativement ¼ de la zone économique exclusive du pays (ZEE).

De nombreux risques pèseront sur la biodiversité, dans une zone où circulent de nombreuses espèces comme des dauphins, des baleines ou encore des tortues. Ces animaux subiront à coup sûr des nuisances sonores, ainsi que des risques, comme dans de nombreux projets d’énergies fossiles, de fuites et donc de marées noires.

Les populations locales laissées pour compte

Comme dans tous les pays possédant une façade maritime, de nombreuses communautés et populations de pêcheurs dépendent  de la pêche et de l’exploitation des eaux poissonneuses. Ils sont directement concernés par cette exploitation, les profits revenant entièrement à Total. En plus d’une atteinte à la biodiversité, les deux associations dénoncent une atteinte aux communautés locales, et donc aux droits de l’Homme. Populations qui restent dans le flou, Total ne les ayant pas consultées au préalable. « Les populations de pêcheurs n’ont pas été consultées, elles n’ont aucune idée du projet que Total prépare sous leurs yeux », alerte Neville van Rooy, coordinateur de The Green Connection.

La France et l’Union Européenne : complices ?

L’eurodéputée Karima Delli affirme la responsabilité de la France dans la reconnaissance du nucléaire et du gaz comme « activités économiques durables ». Une décision en lien avec le projet de taxonomie verte proposée par la Commission européenne. En résumé, une sorte de classification des activités économiques durables pour l’environnement ou qui n’aggravent pas le réchauffement climatique, dans le but d’inciter les investisseurs à investir dans les activités plus bénéfiques pour le climat. Et la France a décidé d’inclure ces deux énergies fossiles dans cette classification, afin de soutenir une filière nucléaire en pleine relance.  « Le gouvernement français a tout fait pour inclure ces énergies fossiles dans la définition des énergies vertes. Il faut dire stop au greenwashing du gouvernement et de Total », déclare-t-elle.

Une affaire qui fait écho au projet EACOP de pipeline chauffé entre l’Ouganda et la Tanzanie, aussi avancé par Total. Un projet qui entrainerait l’mission de 379,4 millions de tonnes d’équivalent CO2, selon une étude des amis de la Terre. Bien plus que les deux pays réunis.

Une énième bombe climatique laissant présager un retour en arrière des puissances occidentales, loin d’atteindre l’objectif crucial des 2° d’ici 2050.

Sources :

Le nouveau projet gazier de TotalEnergies en Afrique du Sud représente-t-il une «bombe climatique» ? – Libération (liberation.fr)

TotalEnergies : le nouveau projet gazier du groupe en Afrique du Sud fait polémique (francetvinfo.fr)

TotalEnergies en Afrique du Sud | TotalEnergies.com

TotalEnergies: des écologistes se dressent contre un nouveau projet gazier en Afrique du Sud (lefigaro.fr)

 

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