Quand on dit « poumons de la Terre » tout le monde pense à l’Amazonie. En réalité, la forêt n’est pas le seul, ni le principal poumon de la Terre. On oublie bien trop souvent l’immense rôle de l’océan et en particulier des micro-organismes qui y vivent, appelé coccolithophoridés.

Poumons de la Terre ? En quoi ça consiste ?

Pour l’homme, les poumons ont pour rôle d’alimenter le corps en oxygène et de rejeter le dioxyde de carbone. Dans le cas de la Terre, ce que l’on qualifie de poumons, c’est ce qui a pour rôle d’alimenter l’atmosphère en oxygène et de consommer le CO2. On appelle ce processus la photosynthèse. La photosynthèse est réalisée par les végétaux terrestre que captent le CO2 de l’air, mais aussi par les algues qui captent le CO2 dissous dans l’eau.

Les coccolithophoridés, le premier poumon de la Terre

Les coccolithophoridés sont des algues unicellulaires, aussi qualifiés de phytoplanctons. À l’image des végétaux terrestres qui sont la base de la chaîne alimentaire terrestre, le phytoplancton est le premier maillon de la chaîne alimentaire marine. Ils sont caractérisés par la coquille de calcaire dont ils s’enveloppent. Ainsi, ils consomment du CO2 de deux manières : par la photosynthèse qui leur permet de produire de la matière organique et par la calcification qui leur permet de produire leur coquille minérale.

Photosynthèse : H2O + CO2 -> O2 + CH2O

Calcification : Ca2+ + CO32- -> CaCO3

À leur mort, ce squelette tombe au fond de l’océan pour former, après quelques millions d’années, de la craie. Le carbone capture au cours de leur vie est alors piégé dans les fonds marins. De ce fait leur décomposition ne libère pas le CO2 capturé, contrairement au bois.

Cependant, les activités humaines produisent énormément de CO2, ce qui provoque une augmentation de sa concentration dans l’atmosphère et par la même occasion, dans l’océan. En effet la part de CO2 dissous va augmenter ce qui entraîne une acidification des océans. Cette acidification à un effet très néfaste sur le phytoplancton. Le calcaire qui compose leur coquille se dissolve en milieu plus acide ce qui entraîne la libération du CO2 sous forme d’ions acide. Ce processus existait déjà, lorsque le phytoplancton tombait au fond de l’océan mais il est désormais accentué par le réchauffement climatique. De plus l’augmentation de la température à un effet néfaste sur ces organismes.

La forêt, deuxième poumon de la Terre

Utilisant également la photosynthèse, les végétaux terrestres sont également producteurs de dioxygène. L’Amazonie étant la plus grande forêt terrestre à bien sur un rôle, même s’il n’est pas aussi important que ce qu’on le dit. En réalité, les plantes utilisent également la respiration. Elle consomme donc une partie de l’oxygène produit. Seule les plantes en pleine croissance produisent plus d’oxygène qu’elles n’en consomment et ont donc une production nette en oxygène.

Cela étant, il n’en reste pas moins que les forêts sont très importantes pour l’équilibre des écosystèmes et la déforestation est l’un des moteurs du réchauffement climatique, non pas par la suppression des producteurs d’oxygène mais par la production de CO2 qu’elle induit.

Deux poumons en danger

L’océan et la forêt sont à la fois des espaces de production d’oxygène et de capture de CO2. Aujourd’hui, l’un comme l’autre sont menacés. Avec 20% d’O2 dans l’atmosphère, ce n’est pas la perte de la production d’oxygène qui est le plus à craindre dans leur destruction, mais plutôt leur rôle de puits de carbone. Avec l’augmentation des émissions en CO2, son stockage est devenu primordiale pour limiter l’effet de serre additionnel qui en résulte. Il faut donc à tout pris enrayer le cercle vicieux qu’est le réchauffement climatique.