Au début de la conquête spatiale il y a près de 60 ans, c’est une bataille entre les deux grandes puissances de la Guerre froide pour maîtriser l’espace extra-atmosphérique. Il s’agissait d’enjeux militaires et scientifiques d’envergure. Depuis, la quantité d’objets envoyés dans l’espace n’a cessé d’augmenter. Seulement ces objets une fois en fin de mission restent – pour la majeure partie – en orbite. Ils ne se biodégradent pas comme un objet normal peut le faire sur Terre. Le seul moyen pour qu’ils disparaissent c’est de les faire rentrer dans l’atmosphère terrestre pour que dans leur chute vers la Terre ceux-ci y brûlent et s’y détruisent.
C’est aujourd’hui une véritable pollution spatiale:
Aujourd’hui les orbites autour de la Terre se retrouvent particulièrement encombrées, et les Etats se retrouvent confrontés à de nouveaux enjeux afin que l’espace extra-atmosphérique reste utilisable. D’autant qu’avec la recrudescence des acteurs privés dans le domaine spatial, l’activité spatiale va augmenter encore d’avantage ajoutant encore des objets en orbites. C’est aujourd’hui une véritable pollution spatiale que les opérateurs spatiaux se doivent de prendre en compte. Ces objets qui ne sont plus utilisés peuvent rester en orbites pendant des décennies avant de retomber sur Terre. Parfois même des centaines d’années si l’orbite est éloignée de la Terre. Ceux-ci peuvent se fragmenter et créer d’autres débris.
La crainte d’une véritable réaction en chaîne:
Face à cet encombrement spatial naît une préoccupation connue sous le nom de Syndrome de Kessler. En 1978 l’astrophysicien Donald J. Kessler, s’inquiétait déjà de l’augmentation du nombre d’objets en orbite autour de la Terre, surtout de l’augmentation de ces objets en orbite dite basse (LEO). Il élabore une théorie sur les risques liés à cet encombrement spatial. Il s’agit d’une réaction en chaîne : plus il y a d’objets en orbite, plus ces objets créés ou deviennent des débris. Plus il y a de débris en orbite autour de la Terre, plus ces débris vont heurter d’autres objets (fonctionnels) ou d’autres débris et donc créer de nouveaux débris, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il y ait tellement de débris que l’exploitation et l’exploration de l’espace serait rendu impossible.
Pour cette raison les débris sont répertoriés et traqués. En Europe, l’ESA a établi un catalogue de débris, estimant à 29 000 les débris de plus de 10 centimètres. Ces objets sont surveillés en permanence en plus des satellites en mission, afin de prévoir leur trajectoire pour éviter les collisions grâce à des manœuvres d’évitement.
Vers une nouvelle règlementation spatiale?
Alors que le développement durable commence doucement à pénétrer le domaine spatial, par de nouveaux standards et l’instauration d’une notation des missions spatiales quant à leurs aspects durables et non producteurs de débris, d’autres enjeux posés par la dépollution de liée à ces déchets pointe le bout de son nez. Le droit international de l’environnement peut inspirer le droit de l’espace quant à la responsabilité et la réparation d’un dommage subit comme le cas des pollutions transfrontières par exemple, tout en restant un mode de règlement des différends diplomatique. Même s’il reste la difficulté de l’identification des débris, la technologie dans les années pourra peut-être permettre de palier en partie à cette difficulté.