You are currently viewing La transition verte en Asie centrale : état de situation et des tendances au Kazakhstan

Dans un monde moderne empreint d’inquiétudes et de craintes, où les sources d’énergie traditionnelles ne peuvent plus garantir la sécurité énergétique tout en polluant l’environnement, l’intérêt pour les énergies renouvelables ne cesse de croître, y compris dans les pays d’Asie centrale.

 

Le Kazakhstan, historiquement dépendant des combustibles fossiles, se tourne désormais vers l’énergie solaire et éolienne pour atténuer les impacts environnementaux liés aux méthodes traditionnelles de production et de consommation d’énergie. Cette transition est également motivée par des préoccupations en matière de sécurité énergétique. Bien que ce pays dispose de réserves importantes de combustibles fossiles, il fait face à des pénuries d’énergie. Ce problème est dû au décalage entre les capacités de traitement du gaz et la croissance démographique¹.

 

Le Kazakhstan, pays encore extrêmement dépendant du charbon

Actuellement, la consommation d’électricité au Kazakhstan repose majoritairement sur des sources d’énergie fossile, représentant plus de 86% du total, dont 65.86% proviennent du charbon et 20,3% du gaz naturel. En outre, l’énergie bas carbone constitue seulement 13,83% de la consommation totale d’électricité du pays au cours de l’année (période de juillet 2023 à juin 2024)². Parmi ces sources d’énergie propre, l’hydroélectricité représente 8,6%, l’éolien 3,6%, et le solaire 1,6% (graphique 1). Ces chiffres indiquent que le Kazakhstan dépend encore fortement des combustibles fossiles, malgré une contribution notable mais insuffisante des énergies propres.

Graphique 1
Image créée sur la base des données Lowcarbonpower

Comme on peut le voir sur le graphique 2, le début de la transition vers les sources d’énergie renouvelables commence après 2010 (Les données pour la comparaison ont été prises à partir de 2013, car auparavant, dans ces pays, la présence des énergies vertes était extrêmement faible et ne se reflétait pas dans les statistiques). En 2013, les combustibles fossiles et autres représentaient 91,65%, tandis que l’énergie hydraulique atteignait 8,35% et la catégorie des sources d’énergie vertes (« autres » sur le graphique) était absente. Mais l’année suivante, en 2014, on peut observer des changements, où les combustibles fossiles et autres représentaient 91,21%, l’énergie hydraulique 8,67%. En effet, c’est à partir de cette année qu’apparaît les sources d’énergie vertes à hauteur de 0,12%. Cette dernière s’améliore de manière constante, avec des succès variables, d’année en année.

Graphique 2
Image créée sur la base des données Lowcarbonpower

 

La Russie et la Chine, acteurs omniprésents en Asie centrale

Une autre raison incitant le Kazakhstan à adopter les énergies renouvelables est la pression accrue de la Russie, qui, après le début de l’invasion à grande échelle en Ukraine en 2022, a commencé à exiger d’eux une augmentation des achats de gaz russe.

Aujourd’hui, le Kazakhstan se trouve à la croisée des chemins énergétiques cherchant un équilibre entre les sources d’énergie. En octobre 2024, lors d’un référendum, 71,12 % des électeurs se sont prononcés en faveur de la construction d’une nouvelle centrale nucléaire, soulignant ainsi le désir du pays de stabiliser son approvisionnement énergétique face au déficit actuel d’électricité. Parallèlement, le gouvernement promeut activement le développement des énergies vertes, en concluant des accords et partenariats avec des entreprises européennes pour l’adoption de technologies de pointe³.

Le Kazakhstan a déjà atteint en 2023 une part de 6 % des sources d’énergie renouvelables (SER) de l’ensemble des énergies générées dans le pays, un objectif qui était prévu initialement pour 2025, a déclaré Aïnour Sospanova, présidente de l’association des SER Qazaq Green. De plus, comme l’a annoncé le ministre de l’Énergie, Bolat Akchoulakov, d’ici 2025, ce n’est pas moins de 40 projets dans le domaine des énergies renouvelables sont prévus.

Il faut aussi noter que la Chine a joué un rôle clé dans l’augmentation des projets d’énergie renouvelable au Kazakhstan par de nombreux investissement dans le pays. En 2021, une collaboration entre State Power Investment Corporation Limited (SPIC), géant chinois de l’énergie et plusieurs entreprises kazakhes a permis la construction d’un parc éolien d’une capacité de 100 MW dans la région de Zhanatas. Ces partenariats avec la Chine présente à la fois des opportunités et des risques. D’une part, cela accélère la transition verte et renforce l’indépendance énergétique de la région. D’autre part, cela risque de créer une dépendance excessive vis-à-vis des technologies et des normes chinoises.

En conclusion, le Kazakhstan montre une tendance accélérée vers l’adoption des énergies vertes, malgré certains défis et spécificités. Le pays joue un rôle actif sur la scène internationale en établissant des partenariats avec différents pays, y compris européens, dans le domaine des énergies renouvelables.

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