Depuis la sortie officielle du Royaume-Uni et de l’Irlande du Nord de l’Union européenne de janvier 2020, nombreux sont les problèmes liés à la dépendance énergétique des quatre nations. Pourtant, le Royaume-Uni tente en vain de développer les énergies éoliennes ou bas carbone.
La météo du Royaume-Uni est une réalité à prendre compte lorsqu’il s’agit de privilégier quel type d’énergie nouvelle et renouvelable (EnR) est à installer sur le territoire. En effet, le vent est un atout très particulier pour l’énergie britannique qui se place au 6e rang mondial en 2023 s’agissant de l’éolien, avec une production d’électricité de 28,1% de sa production totale. L’éolien en mer – ou dit offshore – représente 17,0 %, quant à l’éolien terrestre il est question de 11,2 %. Néanmoins la production d’électricité à partir de combustibles fossiles représente 36,7% et le nucléaire contribue pour 13,9%.
La question qui se pose est de savoir dans quelle mesure le Brexit a-t-il accéléré ou ralenti le développement de l’éolien au Royaume-Uni.
L’impact du Brexit sur le secteur énergétique britannique
Le Royaume-Uni relève le défi d’un mix énergétique décarboné, en essayant de se délier du charbon. Malgré la séparation par les eaux du territoire britannique aux voisins européens, les accords du Brexit ont permis de maintenir une coopération énergétique transitoire.
Le nouvel « accord de commerce et de coopération » (ACC) entré en vigueur en janvier 2021 entre l’Union européenne et le Royaume-Uni prévoit en son article 16 que « la coopération et les échanges entre les Parties dans ces domaines devraient être fondés sur une concurrence loyale sur les marchés de l’énergie et un accès non discriminatoire aux réseaux ».
Ainsi le marché intérieur de l’Union qui n’est plus effectif pour le Royaume-Uni, doit se remodeler avec un nouvel enjeu qu’est de trouver un système optimisé des flux d’électricité.
Aujourd’hui encore, il n’y a toujours pas de cadre réglementaire précis et ambitieux sur les échanges d’électricité entre l’Union et le Royaume-Uni.
Les enjeux et stratégies climatiques de l’éolien au Royaume-Uni :
Alors que la dépendance énergétique du Royaume-Uni continue, et que son coût financier devient un défi primordial, la fin du charbon est officiellement actée depuis le 30 septembre dernier – par la fermeture de la dernière centrale à charbon de Ratcliffe-on-Soar, dans le centre de l’Angleterre. Cela est une première pour un membre du G7.
Les ambitions post-Brexit ne cessent de s’accroitre vers un bouquet énergétique décarboné. Le potentiel de l’éolien entre en jeu et contribue à réduire cette dépendance énergétique vis-à-vis des importations d’électricité – voire d’hydrocarbures.
Le gouvernement britannique tente d’exploiter davantage « de nouveaux projets de production durables », en nationalisant l’opérateur du réseau électrique britannique ESO pour 630 millions de livres sterling. L’opérateur privé devient national pour se baptiser désormais NESO pour « National Energy System Operator » et contribuera selon le ministre de l’Energie Ed Miliband – dans un communiqué en septembre 2024 de « faire de la Grande-Bretagne une superpuissance des énergies propres ». La stratégie de nationalisation permet de « superviser la planification stratégique et la conception » des réseaux d’électricité mais aussi de gaz dans le pays.
Projets d’éolien off-shore : Hornsea
Toujours dans un enjeu environnemental et de croissance énergétique, le Royaume-Uni a mis en service en 2020 le plus grand parc éolien offshore au monde : Hornsea One, comportant 174 éoliennes. Le gouvernement britannique ne s’est pas arrêté à un parc, puisque Hornsea Two a vu le jour en 2022 avec 165 éoliennes et bénéficie d’un financement danois d’Orsted. Un troisième parc est en projet, et un quatrième à l’étude.
En conclusion, la production d’électricité grâce à l’éolien ne va donc cesser de s’accroître dans les prochaines décennies pour les Britanniques, mais à quel coût ? La sortie de l’Union européenne n’a pas été chose facile, mais les enjeux énergétiques se dirigent vers une transition verte et décarbonée. Pourtant la question de réinitialiser les relations avec l’Union européenne est au goût du jour par le gouvernement actuel de Keir Starmeret.
Pour en savoir plus :
- Sur l’expansion des infrastructures au Royaume-Uni
- Sur les statistiques britanniques par l’agence internationale de l’énergie (IEA)
- Sur les liens énergétiques à l’épreuve du Brexit
- Sur les impacts du marché électrique européen
- Sur le cadre réglementaire et l’article 16 du ACC
- Sur le plus grand parc éolien off-shore