Dengue, paludisme et maladies nutritionnelles : les menaces que le réchauffement climatique fait peser sur notre santé

Il est incontestable de considérer que le réchauffement climatique est responsable de la multiplication des menaces qui pèsent sur notre santé. En effet, parmi ces menaces peuvent être comptées les pathologies respiratoires liées à la pollution de l’air, les maladies cardio-vasculaires, les épidémies, les allergies, les coups de chaleur, les maladies vectorielles ou encore les pathologies liées à la malnutrition.

 

 

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le réchauffement climatique provoquera le décès de plus de 250 000 personnes par an, dus principalement aux maladies vectorielles et aux pathologies liées à une mauvaise nutrition, entre 2023 et 2050.

 

Le réchauffement climatique, le paludisme et la dengue

Parmi les innombrables conséquences du réchauffement climatique impactant la santé humaine, la prolifération de certaines espèces d’insectes, plus particulièrement de moustiques, peut être considérée comme étant préoccupante dans la mesure où elles peuvent être les vectrices de certaines maladies telles que le paludisme ou la dengue.

Le paludisme est une maladie infectieuse (potentiellement mortelle) que l’homme peut contracter après avoir été piqué par un moustique (du genre Anopheles) infecté par des parasites appartenant au genre Plasmodium. Cette maladie génère de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, de la toux, des vomissements, etc.

Quant à la dengue, elle est une infection virale transmise par la piqûre d’un moustique femelle (du genre Aedes) qui se manifeste sous la forme d’un syndrome grippal. Cette maladie infectieuse peut potentiellement être mortelle lorsqu’elle s’aggrave et se transforme en dengue hémorragique. Selon l’OMS, il y aurait, tous les ans, 50 millions de cas de dengue recensés (dont 500 000 cas de dengue hémorragiques) et, en raison du réchauffement climatique, ces chiffres ne feront qu’augmenter. Par exemple, certaines études ont démontré qu’en 2080, si les températures et donc les conditions favorables au développement de ces moustiques continuent d’augmenter, 2 milliards de personnes supplémentaires pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue.

En effet, l’augmentation des températures entraîne différents effets favorables à la prolifération de ces espèces de moustiques vectrices du paludisme et de la dengue. D’abord, partout à la surface du globe, se multiplient des zones de chaleur et d’humidité propices à l’expansion de la population de ces insectes. Ensuite, la hausse des températures hivernales allonge, d’une part, les périodes d’activité de ces moustiques et, d’autre part, leur cycle de reproduction provoquant une augmentation considérable du nombre d’individu. Enfin, les moustiques femelles pondent leurs œufs à la surface d’eaux stagnantes ne pouvant descendre en dessous d’une certaine température. Ce faisant, le réchauffement climatique entraînant également une hausse générale de la température des eaux, les femelles parviennent plus aisément à trouver, dans des zones de plus en plus diversifiées et éparpillées, des eaux où y déposer leurs œufs.

Ce faisant, puisque les températures ne vont qu’augmenter et que les conditions climatiques vont favoriser la prolifération et l’éparpillement de ces insectes porteurs de maladies dangereuses pour la santé humaine, ne devrions nous pas préparer notre système de santé à affronter ces pathologies qui, jusqu’alors, ne sévissaient que dans les pays se situant sous la ceinture équatoriale ?

 

Le réchauffement climatique, l’augmentation des prix des denrées alimentaires et la malnutrition

Alors qu’entre 2013 et 2022, 47 % des terres cultivables (réparties sur la superficie mondiale) étaient déjà gravement impactées par des sécheresses extrêmes et que 800 millions de personnes souffraient déjà de malnutrition chronique, les prévisions quant à l’augmentation des températures dans les années à venir n’augurent guère d’avenir plus radieux.

Avec la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes liés au réchauffement climatique tels que les vagues de chaleur, les sécheresses mais également les tempêtes et les fortes intempéries, les efforts fournis par les producteurs agricoles et alimentaires n’auront jamais été aussi intenses et cette réalité ne pourra qu’être confirmée dans les années à venir. En effet, l’AFD (Agence Française de Développement) a estimé qu’en 2050, plus de la moitié des terres cultivables d’Afrique seront soumises à des conditions météorologiques telles que les conséquences sur les rendements agricoles, et donc sur l’alimentation de la population, ne pourront qu’être qualifiées de catastrophiques. Par exemple, d’après The Lancet, chaque degré supplémentaire de réchauffement entraînera une baisse de 6 % du rendement du blé et de 10 % pour le riz.

Evidemment, toutes ces conséquences générées par le réchauffement climatique, se traduisant par des conditions de production agricole et alimentaire plus difficiles, se répercuteront sur le prix des denrées. Dans un avenir plus ou moins proche où les températures vont continuer à augmenter et les rendements agricoles vont continuer à baisser, les coûts relatifs à l’alimentation ne pourront que croître alors même que, selon l’INSEE, les prix des produits alimentaires entre 2022 et 2023 ont déjà connu une augmentation d’en moyenne 11,8 % en France.

On ne peut qu’observer une étroite corrélation entre l’augmentation des prix alimentaires et la malnutrition. D’abord, lorsque les prix augmentent, les personnes financièrement vulnérables (telles que les ménages les plus pauvres ou les étudiants par exemple) ont tendance à sacrifier leur alimentation dite saine en remplaçant les fruits, les légumes et la viande par des aliments moins chers et donc moins qualitatifs tels que les produits transformés souvent composés de taux de sucre, de sel et d’additif élevés. Aussi, ces mêmes personnes aux revenus modestes peuvent être amenées à changer leur habitude alimentaire en renonçant à consommer certains produits, parce que trop chers, ou en réduisant les portions voire même, en sautant des repas.

La malnutrition, quelle que soit sa forme (dénutrition, carences en vitamines et en minéraux, surpoids, obésité, maladies liées à l’alimentation, etc.), peut provoquer de graves conséquences sur la santé des enfants mais également sur celles des adultes qu’ils soient plus ou moins âgés. Par exemple, un enfant malnutri peut être exposé à un risque d’émaciation (ce qui signifie un poids trop léger par rapport à une taille trop importante) pouvant entraîner, notamment, un grave retard de croissance physique et cognitive ainsi qu’un affaiblissement du système immunitaire le rendant plus sensible aux infections et aux maladies. Il en va de même pour les adultes qui, en situation de malnutrition, ont également un système immunitaire affaibli et sont exposés à un fort risque de contracter des maladies chroniques telles que le diabète, l’obésité voire même certains cancers sans compter la perte de masse musculaire et la fragilisation des os.

 

Sources

Changement climatique : quels effets sur notre santé ? (encyclopedie-environnement.org)

Principaux repères sur le changement climatique et la santé (who.int)

Comment le changement climatique va affecter notre santé | AFD – Agence Française de Développement

French21-1634644127650.pdf (thelancet.com)

French23-1700054097183.pdf (thelancet.com)

Tout ce que vous devez savoir sur la sécurité alimentaire et le changement climatique (banquemondiale.org)

En 2023, léger ralentissement des prix à la consommation en moyenne annuelle – Informations rapides – 7 | Insee

Malnutrition (who.int)