Les éoliennes suscitent depuis plusieurs années un bon nombre de débats et d’inquiétudes notamment par rapport à leur impact potentiel sur la santé humaine pour les personnes vivant à proximité des éoliennes. Pourtant, aucune étude scientifique n’a pu démontrer l’effet des éoliennes sur la santé des personnes.
Qu’est-ce que le syndrome éolien ?
Un certain nombre de riverains vivant à proximité d’un parc éolien estiment souffrir d’un nouveau syndrome : « le syndrome éolien ». Les symptômes seraient très divers. Ces symptômes sont généraux (troubles de sommeil, nausées), neurologiques (céphalées, acouphènes, vertiges, etc), psychologiques (anxiété, troubles de la mémoire…) cardio-vasculaires (tachycardie, hypertension artérielle) ou encore socio-comportementaux (agressivité, accidents du travail, déménagement…). Ils seraient causés par les infrasons émis par les éoliennes. Ce sont des sons tellement graves qu’ils sont inaudibles pour l’oreille humaine.
Absence de lien de causalité ?
Selon des associations de riverains, les éoliennes poseraient des risques pour la santé humaine et causeraient les différents symptômes évoqués plus haut.
À ce jour, les souffrances sont bien réelles et ont été constatées par diverses études scientifiques. Cependant, l’existence d’un lien de causalité n’a pu être établi entre ce syndrome et les infrasons.
Pourtant, certaines personnes qui vivent à proximité d’un parc éolien connaissent des problèmes de santé bien réels et parfois très handicapants.
Face à ce problème, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) a mené des recherches. Selon elle, les éoliennes ne seraient pas dangereuses pour les riverains. En effet, elle estime qu’il n’existe pas « d’effets sanitaires pour les riverains spécifiquement liés à leur exposition à la part non audible des émissions sonores des éoliennes. ».
L’ANSES souligne également qu’elle se base sur les données qu’elle a à disposition et précise qu’il y a un manque d’étude sur le terrain. C’est un avis partagé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Un 2e rapport provenant cette fois de l’Académie de médecine vient corroborer ces conclusions. Il met en cause « l’effet nocebo ». Il s’agit de l’inverse de l’effet placebo, consistant en l’induction psychologique d’une douleur ou d’une doléance. Ce sont des symptômes néfastes notamment provoqués par des informations négatives. De plus, une récente étude australienne, menée en double aveugle, a ainsi montré que, seuls, les sujets ayant reçus des informations négatives sur les éoliennes ont rapporté des symptômes, qu’ils aient été ou non soumis à l’exposition aux infrasons. « En d’autres termes, la crainte de la nuisance sonore serait plus pathogène que la nuisance elle-même », constate l’Académie de médecine.
Les effets nocebo et placebo sont des mécanismes pour lesquels nous sommes absolument tous soumis même si nous ne nous en rendons pas forcément compte.
L’Académie nationale de médecine note également que ces symptômes « ne concernent qu’une partie des riverains, ce qui soulève le problème des susceptibilités individuelles ». Elle rappelle que « la personnalité des sujets joue également un rôle manifeste. ».
Nous avons ainsi tous nos propres seuils de nuisance. Malgré l’aspect subjectif, la gêne doit être prise en compte pour deux raisons. Tout d’abord, l’OMS définit la santé comme étant un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie.
D’autre part, si le bruit audible des éoliennes gène les riverains, il peut par exemple perturber leur sommeil ou susciter de l’anxiété et sur le long terme cela pourrait entraîner des conséquences pathologiques. Il existe donc une problématique sanitaire autour des éoliennes, mais elle est malheureusement polluée par beaucoup de fausses informations.