La sidérurgie est l’ensemble des techniques permettant de produire et de mettre en forme le fer, les fontes et les aciers. Ces métaux omniprésents, entre autres dans le bâtiment et l’automobile, engendrent par leur production plus de 7 % des émissions mondiales de CO2[1]. La mise au point d’une production d’acier respectueuse de l’environnement par trois entreprises suédoises pourrait changer la donne.

Usine sidérurgique de Lulea

Rupture technologique dans la chaîne de production.

Actuellement, les 2/3 de l’acier dans le monde sont produits dans des hauts-fourneaux où le minerai de fer est chargé en carbone par la combustion de coke – carbone presque pur extrait du charbon -, un procédé extrêmement émetteur de CO2 dans l’atmosphère. La fonte ainsi obtenue passe ensuite dans un convertisseur à oxygène pur qui vise à éliminer le carbone sous forme de CO2 et à produire de l’acier comme matériau final.

Or, au travers de leur projet Hybrit – Hydrogen Breakthrough Ironmaking Technology -, le sidérurgiste SSAB, le fournisseur et producteur d’électricité Vattenfall et la compagnie minière LKAB ont mis au point une production d’acier totalement décarbonée au moyen de carburants non fossiles, d’hydrogène vert[1] et par l’utilisation de fours électriques plutôt que de hauts fourneaux.

 

Une montée en puissance dans les années à venir.

C’est le constructeur automobiles Volvo AB qui a reçu la première livraison d’acier décarboné fin août 2021. Pour l’instant à la phase d’essai, la production à échelle industrielle de cet acier neutre en carbone devrait débuter dès 2026, d’après le site internet du projet Hybrit.

 

Un mouvement qui prend de l’ampleur ?

Des aciéries du monde entier semblent prendre le train en marche dans la production décarbonée d’acier. En Europe, H2 Green Steel créé en 2020 au nord de la Suède prévoit, pour 2030, la production de 5 millions de tonnes d’acier non fossile par an. De même, Arcelor Mittal Europe s’engage à une neutralité carbone d’ici 2050. L’entreprise minière BHP Groupe indique également sur son site internet avoir conclu, fin 2020, un partenariat de 5 ans avec China Baowu Steel Group afin de développer des technologies à faible teneur en carbone pour la production d’acier[1]. Finalement, l’entreprise indienne Tata Steel promeut aussi son objectif de neutralité carbone d’ici 2050[2].

 

Si les engagements sont tenus, cette course à qui sera le plus respectueux de la planète ne pourra qu’être bénéfique, dans une période où les sonnettes d’alarme face aux changements climatiques résonnent en continu.

 

Sources

[1] https://www.bhp.com/news/media-centre/reports-presentations/2020/11/china-development-forum-2020—mike-henry

[2] https://www.tatasteeleurope.com/sustainability/carbon-neutral-steel

[1] https://www.ssab.com/news/2021/08/the-worlds-first-fossilfree-steel-ready-for-delivery

[1] https://larevuedestransitions.fr/2021/09/22/de-lacier-sans-energie-fossile-un-veritable-bouleversement-en-suede/