Depuis plusieurs mois, l’humanité lutte contre la pandémie de la Covid-19. Parallèlement au réchauffement climatique qui s’accélère. Deux sujets qui semblent éloignés et qui pourtant pourraient se rejoindre si des virus venaient à être libérés sous l’effet de la hausse des températures.

Le pergélisol désigne un sol gelé en permanence, dans les régions ou la température reste en dessous de 0 degré pendant au moins deux ans. Celui-ci recouvre environ un cinquième de la surface de la planète. On le retrouve dans plusieurs régions comme en Sibérie, en Alaska, en Antarctique, et même en France. Il peut mesurer jusqu’à 1600 mètres. L’été lorsque les températures deviennent positives, une couche active va geler et dégeler au gré des saisons sur quelques centimètres, mais en dessous, celui-ci ne bouge pas. Mais même s’il est dur, celui-ci s’avère être fragile, soumis aux effets du changement climatique.

Le Jet Propulsion Laboratory (JPL) expliquait dans un article publié en 2022 que la fonte du pergélisol pourrait libérer dans l’atmosphère des doses de particules carbonées, ainsi que des bactéries et des virus.

Certaines bactéries sont extrêmement résistantes et pathogènes pour l’homme et les animaux, tel que « Bacillus anthracis » responsable de la maladie du charbon. En 2016, était rapporté le décès d’un enfant suite à l’exposition à celle-ci. Selon les autorités locales, de fortes températures avaient fait fondre le pergélisol retenant un renne infecté par la bactérie. Selon Jean-Claude Manuguerra, virologue et directeur de recherche à l’Institut Pasteur, c’est le seul cas d’infection par un agent pathogène suite à la fonte des glaces. Mais cet exemple montre qu’il est bien possible que des bactéries soient libérés par le dégel du pergélisol.

Il paraît moins probable qu’un virus prisonnier dans la glace soit susceptible d’infecter les hommes ou des animaux, puisqu’il leur est difficile de survivre à une congélation ou une augmentation lente de la température. De plus, pour commencer une chaîne épidémique, il faudrait que lors du dégel, un être humain soit infecté avant que la température ne devienne trop chaude.

Le deuxième risque majeur lié à la fonte du pergélisol est la libération de méthane et de dioxyde de carbone. En effet, en Arctique il est estimé qu’une quantité énorme est retenue dans la glace : 1700 milliards de tonnes, soit 51 fois la quantité émise par l’utilisation de combustible fossile par l’humanité en 2019.

Il existe beaucoup de bactéries dans l’environnement très virulentes, sans avoir à passer par le froid. Il y’a probablement plus d’inquiétudes à avoir concernant celles-ci pour ne pas se soucier d’un danger aussi diffus que la potentielle libération d’agents par la fonte du pergélisol. Les dangers de sa fonte sont plus à rechercher dans la libération de gaz à effet de serre ou la montée des eaux.

Actuellement, les scientifiques ne peuvent pas prévoir le déroulé des évènements suite à la fonte du pergélisol. L’Agence spatiale européenne est chargée de missions d’observation pour en anticiper les futurs effets.

 

Sources :

https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/fonte-du-permafrost-virus-bacteries-methane-quels-sont-les-risques_149801

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-fonte-permafrost-menace-relacher-microbes-carbone-83908/