Pour lutter contre le réchauffement climatique, un avis unanime est émis par les scientifiques ; il faut réduire les émissions des gaz à effet de serre. Dans ce cadre-là, la capture des émissions de gaz à effet de serre semble être une solution parfaite. Cependant, celle-ci ne réglera pas tous les problèmes et soulève quelques problématiques.
La capture du CO2 : qu’est-ce que c’est ?
Lors de la combustion des énergies fossiles, des gaz à effet de serre sont émis : la capture du CO2 consiste en le fait de séparer le CO2 de tous les autres gaz émis, pour l’empêcher de se libérer dans l’atmosphère.
Actuellement, il y a trois manières de capter le CO2 : postcombustion, oxycombustion et précombustion :
- La capture post-combustion intervient après que le combustible a été brûlé. Le CO2 est extrait des gaz de combustion grâce à des solvants chimiques, comme les amines, qui le piègent avant qu’il ne soit relâché dans l’atmosphère.
- Dans le deuxième cas, le combustible est brûlé dans un environnement riche en oxygène plutôt qu’en air, ce qui génère un flux de gaz de combustion presque pur en CO2 et en vapeur d’eau. La vapeur est facilement séparée, laissant un CO2 concentré prêt à être capturé.
- Enfin, lors de la précombustion, le combustible est transformé en gaz de synthèse (syngaz) composé principalement d’hydrogène et de CO2. Le dioxyde de carbone est ensuite capté avant que l’hydrogène ne soit brûlé pour produire de l’énergie.
Ces technologies présentent chacune des avantages et des inconvénients mais pour le moment seule la dernière méthode reste un problème car les installations doivent être nouvelles pour pouvoir appliquer ce procédé tandis que la méthode du captage post-combustion peut être utilisé pour des émetteurs de gaz à effet de serre de tout âge.
La promotion du stockage du CO2 par l’UE
L’UE par les nombreux projets qu’elle met en place promeut le stockage de CO2, voire sa réutilisation pour de nombreuses raisons comme nous avons pu le lire dans plusieurs textes officiels notamment la législation sur l’industrie zéro émissions nettes.
L’Union voit dans le stockage de carbone plusieurs avantages non hiérarchisés. Tout d’abord, le stockage de carbone en tant que tel permet tout simplement une émission en plus des gaz à effet de serre. Ensuite, il faut savoir que le stockage n’est pas la seule possibilité du réemploie de ces gaz ; ils peuvent être utilisés par différentes industries.
L’agriculture en premier pourrait se servir de ce CO2 comme base d’engrais, ensuite d’autres industries peuvent l’utiliser comme celui des BTP en utilisant le CO2 dans des ciments bas carbone ou enfin, nous pouvons l’utiliser comme carburant de synthèse pour certains modes de transport (l’ammoniac dans les bateaux précisément).
Les défis majeurs du stockage de CO2
Comme dans toutes nouvelles technologies, il y a un inconvénient de prix. Ces technologies restent très chères et n’est pas pérenne pour les industriels souhaitant limiter leurs émissions de gaz à effet de serre. En plus de cela, les coûts d’exploitation sont également chers et non pas uniquement les coûts des infrastructures.
Ces coûts pourraient représenter, avec un investissement européen global, 60 euros le stockage d’une tonne de carbone, ce qui pourrait être corrélé avec les taxes et/ou les marchés carbone européen.
Ces investissements sont en eux-mêmes un défi, car au-delà de l’obstacle économique, il y a un obstacle technologique et social. En effet, il faut trouver pour cela les sites de stockage de carbone, chose qui pourrait être en Europe en terme technique assez facile. Cependant, il faut le faire accepter juridiquement et socialement par les populations concernées, chose qui reste assez compliqué dans certains pays/régions.
Malgré ces défis, la capture du CO2 connaît une progression rapide, portée par des investissements économiques de la part de l’Union et une volonté politique croissante. Les avancées techniques permettent d’améliorer l’efficacité et de réduire les coûts.
Par ailleurs, des initiatives internationales, telles que le développement de hubs de stockage de CO2 (exemple : le projet Northern Lights en Europe), montrent qu’il est possible de mutualiser les infrastructures pour augmenter l’efficacité économique du système.
Pour conclure, la capture du CO2 est une solution prometteuse, mais elle ne peut être efficace qu’en complément d’autres mesures, comme la réduction des émissions à la source et l’adoption des énergies renouvelables.
https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/capture-et-stockage-du-co2#notes
https://www.catf.us/fr/2023/02/mapping-cost-carbon-capture-storage-europe/