You are currently viewing Le pétrole en Amérique latine : Bénédiction ou Malédiction ?
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L’Amérique latine est un acteur mondial dans la production de pétrole, souvent nommé « l’or noir ». Toutefois, entre opportunités économiques, risques de dépendance et enjeux environnementaux, la gestion de cette ressource oscille entre bénédiction et malédiction.  Aujourd’hui, trois pays se distinguent,  le Mexique, le Venezuela et le Guyana, chacun ayant une relation  différente à cette ressource naturelle.

 

Le Venezuela : Du rêve au cauchemar

Alors que le Venezuela dispose  des plus importantes réserves de pétrole de la planète, il est aujourd’hui en crise.1 Découvert à la fin du 19ème siècle, le pétrole, principale source de revenu national, représente plus de 90% des exportations du pays et 45% du budget de l’État. Cependant, la dépendance totale aux exportations pétrolières, la corruption du secteur pétrolier et la mauvaise gestion de cette ressource ont conduit le Venezuela a une crise économique, avec des conséquences catastrophiques sur l’environnement. L’absence d’entretien des infrastructures pétrolières a causé leur dégradation, provoquant des fuites dans plusieurs régions du pays, notamment dans le lac de Maracaibo, une des zones les plus riches en hydrocarbures du Venezuela. Ainsi, bien que le Venezuela détienne les plus grandes réserves de pétrole au monde, cette ressource est devenue une malédiction sur le plan politique, économique et environnemental.

Le Guyana : Le paradis du pétrole

Depuis la découverte de gisements d’or noir en 2015, par le géant pétrolier américain ExxonMobil, ce petit pays d’Amérique du Sud connait un succès croissant. Cette chance en or permet au pays de se développer tant au niveau économique que social. Selon la société de recherche Rystad Energy, il devrait devenir le quatrième producteur de pétrole offshore dans le monde en 2035. A présent qu’il dispose de réserve de pétrole, le Guyana se doit d’éviter les erreurs qui ont conduit son voisin, le Venezuela, à la crise. Pour éviter que le rêve se transforme en cauchemar, le pays doit lutter contre la corruption, optimiser la gestion de cette ressource et  veiller à ne pas y dépendre totalement. Il semble s’orienter vers la voie de l’indépendance. En effet,  aujourd’hui, le Guyana a pour projet la construction d’une nouvelle installation de production d’électricité à partir d’hydroélectricité2, permettant à la fois une transition énergétique et une diversification économique.

Le Mexique : A la recherche du juste milieu

Douzième producteur mondial de pétrole et quatrième des Amériques, le Mexique est établi dans ce secteur depuis des décennies, principalement grâce à sa compagnie Pemex (Petróleos Mexicanos), disposant d’un monopole nationalisé. Cependant, suite à des faiblesses organisationnelles et financières, le gouvernement, en 2013, introduit une réforme énergétique permettant l’ouverture du secteur aux investissements étrangers et privés, dans l’objectif de moderniser et dynamiser la société pétrolière. Aujourd’hui, le Mexique, fortement dépendant des exportations de pétrole, cherche à diversifier les sources d’énergies pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), conformément à l’Accord de Paris. Il vise à réduire sa dépendance au pétrole et augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique, avec un objectif de 35% en 2024 et 50% en 2050, contre 21% en 2017,3 pour assurer une croissance de son économie plus durable.

Le pétrole représente à la fois des opportunités et  risques  pour les pays producteurs. Si le Mexique tente de se moderniser et de diversifier son secteur énergétique, le Venezuela illustre les dangers d’une dépendance excessive, tandis que la Guyana, consciente des leçons de ses voisins, cherche à tracer un chemin plus durable. Pour ces pays, la clé réside dans la capacité à gérer la richesse pétrolière de façon responsable, en investissant dans des secteurs durables. La vision à long terme déterminera si le pétrole sera pour ces derniers une bénédiction ou une malédiction.

 

Pour plus d’informations, cliquez ici :

1 : https://www.connaissancedesenergies.org/afp/petrole-au-venezuela-age-dor-corruption-effondrement-et-sanctions-240721-0

2 : https://www.power-technology.com/marketdata/amaila-falls-guyana/

3 : https://www.enerdata.fr/publications/breves-energie/energie-au-mexique.html

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