La souveraineté énergétique des micro-Etats : le cas de Monaco

Micro Etat enclavé, mais avec une interface sur la mer, la principauté de Monaco couvre une surface foncière de seulement 208 hectares. Cet élément pourrait laisser penser que cet État ne peut pas envisager de grands projets, notamment dans le domaine des énergies.

Aussi, la question de la souveraineté énergétique apparaît comme importante. En effet, l’approvisionnement en énergie conditionne le quotidien d’un pays. Sans énergie, il n’y a ni vie, ni industrie, et naît donc une dépendance totale aux autres pays.

Le sujet est éminemment politique, une souveraineté globale paraît difficile sans indépendance.

Ainsi, Monaco a développé un plan original pour atteindre une certaine indépendance énergétique. En effet, c’est en passant par la transition écologique que la petite principauté au Sud de la France envisage de réduire sa dépendance aux fournisseurs étrangers d’énergie. La principauté a affiché un objectif de 50% d’indépendance énergétique à l’horizon 2025.

Le micro-Etat, qui a interdit le fioul et se défait du charbon, a acheté trois parcs éoliens terrestres en France, en Charente et dans les Côtes-d’Armor. Cet investissement vise à revoir le mix énergétique de la principauté et à produire 10% de sa consommation électrique annuelle. S’ajoutent à cela dix parcs photovoltaïques.

Ainsi, Monaco, avec sa société Monégasque de l’Électricité et du Gaz qui gère ces parcs de production d’énergies renouvelables, produit 25% de sa consommation.

Pour parvenir à une certaine indépendance énergétique, Monaco, outre ses investissements dans des parcs de production d’EnR, a mis en place une véritable politique de transition écologique et de baisse de la consommation d’énergie via un objectif de sobriété énergétique. La principauté a aussi réfléchi à l’exploitation de ressources dont elle dispose déjà au niveau local.

C’est ainsi que Monaco a développé la thalassothermie, technologie apparue dans les années 60 sur le rocher, qui permet aujourd’hui d’alimenter les pompes à chaleur de plusieurs bâtiments afin de les chauffer ou de les refroidir.

Source: seawergie

De surcroît, Monaco encourage le déploiement de panneaux solaires thermiques et de panneaux photovoltaïques en subventionnant ces installations depuis 2008. Bon nombre de bâtiments publics et d’immeubles d’habitation sont désormais équipés de ces technologies et auto-consomment leur production. Mais aussi l’énergie géothermique, dont le potentiel est réduit du fait de la faible température du sous-sol monégasque mais qui permet tout de même de refroidir certains bâtiments, comme la Tour Odéon.

Enfin, la principauté réfléchit à l’exploitation de l’énergie tirée des eaux usées, recueillie par un échangeur de chaleur, à l’éolien urbain ou encore à l’énergie houlomotrice.

Monaco présente donc une originalité dans sa quête de l’indépendance énergétique en ne misant pas uniquement sur une production souveraine, locale et diversifiée d’énergie, mais en visant une grande réduction de consommation de celle-ci. Cette politique permet d’atteindre rapidement l’objectif de souveraineté énergétique relative tout en faisant avec les contraintes inhérentes au territoire et en prenant en compte l’environnement.