El Hierro, l’île complètement indépendante énergétiquement:
Dans la partie occidentale des îles Canaries, à environ 250 milles à l’ouest de la côte marocaine, il existe une île spéciale appelée El Hierro. Considérée comme la plus petite et la plus isolée des îles Canaries, el Hierro possède l’un des fonds marins environnants et topographie les plus intéressants de la région. Avec son littoral formé de grandes falaises volcaniques noires, son atmosphère calme et sa biodiversité, l’endroit a été nommé réserve de la biosphère de l’UNESCO en 2000.
En raison de sa localisation et de sa population d’environ 11 000, cette île n’a jamais pu s’accrocher au réseau électrique espagnol. Jusqu’à récemment el hierro était alimenté par des générateurs alimentés par du diesel apporté par bateau de Tenerife, la plus grande et la plus peuplé des îles Canaries. Néanmoins, la souveraineté énergétique a toujours été considérée comme essentielle en raison de la complexité de connecter l’ile au réseau national.
C’est donc en juin 2014 que les autorités ont inauguré l’usine Girona del Viento. Cette centrale hydroélectrique combine cinq éoliennes implantées au sommet d’une colline, avec deux bassins de rétention d’eau placées au sommet et en bas de la colline. Ses 5 éoliennes et ses deux lacs peuvent fournir un total de 11,5 mégawatts de puissance, assez pour satisfaire les pics de demande de 7 mégawatts que les 11 000 habitants peuvent avoir.
Ce système innovant consiste à produire de l’énergie pendant des jours de vent, grâce aux éoliennes qui exploitent les rafales de l’Atlantique des Canaries. Une fois une quantité suffisante de cette électricité produite, elle est ensuite distribuée dans le réseau. Tout ce qu’il reste est utilisé pour pomper de l’eau du réservoir inférieur au réservoir supérieur, stockant ainsi l’énergie d’eau. Puis, lorsqu’il n’y a plus de vent, l’eau est relâchée et tombe à travers un tuyau de 3 km de long reliant les deux lacs. Cela permet aux turbines hydrauliques de générer à nouveau de l’électricité pour la population.
Fonctionnant donc comme une batterie d’eau qui maintient l’énergie électrique générée par les éoliennes sous forme d’énergie gravitationnelle dans le réservoir supérieur ce système est relativement simple. Il est surtout adaptable qu’à ce type de topographie. Le système fonctionne grâce à des capteurs, qui dans les cinq secondes après la chute du vent, fait intervenir la partie hydroélectrique. La durée pendant laquelle Girona del Vento peut continuer à générer de l’énergie hydroélectrique est déterminée par le volume du réservoir inférieur, qui quand il est plein, arrête la production hydroélectrique. L’île pourrait donc survivre avec une puissance hydroélectrique ininterrompue pendant environ deux jours, si hypothétiquement le vent arrêterai de souffler et le réservoir inférieur serait vide à ce moment.
L’île d’EL Hierro est alors un exemple à suivre pour les îles voisines en ce qui concerne la production d’énergie. Au lieu d’envoyer 6 600 tonnes de carburant diesel chaque année pour alimenter les générateurs d’électricité, ils se révèlent complètement indépendants énergétiquement. Néanmoins, nous devons souligner le fait que cela ne peut être possible qu’en raison de sa topographie et de sa faible population. Un tel système devrait être adapté et serait certainement plus complexe sur le plan technique dans toute autre ville du continent.
Sources:
http://www.smithsonianmag.com/innovation/in-canary-islands-tiny-el-hierro-strives-for-energy-independence-180959582
https://www.thelocal.es/20160420/el-hierro-spanish-canary-island-100-percent-clean-energy-spain-renewables
http://www.bbc.com/news/magazine-34424606
http://www.npr.org/sections/parallels/2014/09/17/349223674/tiny-spanish-island-nears-its-goal-100-percent-renewable-
https://www.endesa.com/en/projects/a201611-el-hierro-renewable-sustainability.html